mercredi 26 avril 2006

MIVILUDES


Aujourd'hui, à Paris, a été rendu public le nouveau rapport annuel de la MIVILUDES. Cette MIssion de VIgilance et de LUtte contre les DErives Sectaires, à laquelle je participe, dresse un bilan de la mise en oeuvre des propositions faites dans le rapport précédent et décrit l'activité des services de l'Etat dans la lutte contre les sectes au cours de l'année écoulée.
Vous trouverez le texte de ce Rapport Annuel à l'adresse suivante :
http://www.miviludes.gouv.fr/article.php3?id_article=170
Voici également la présentation qu'en fait son président, le Préfet Jean-Michel ROULET :
"Le présent rapport marque le dixième anniversaire de la douloureuse affaire de l’Ordre du temple solaire qui a provoqué la prise de conscience, par l’ensemble de l’opinion publique française, de la dangerosité que pouvaient revêtir des activités en apparence anodines lorsqu’elles étaient encadrées par des hommes et des femmes dénués de scrupules et ayant perdu tout sens commun. Pendant les dix années écoulées, le gouvernement français a considéré de son devoir de garantir la sûreté des citoyens en faisant preuve d’une grande vigilance, en alertant le public sur les risques sectaires et en luttant contre les agissements délictueux. L’Observatoire interministériel des sectes en 1996, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes en 1998 et, depuis le 28 novembre 2002, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, ont eu pour fonction d’analyser le phénomène, d’en suivre les évolutions et de fournir au gouvernement ainsi qu’au Parlement, toutes informations nécessaires afin que soient assurés la protection des personnes, le libre exercice des libertés individuelles et la défense de la dignité des êtres humains, dans le plus strict respect de la liberté de conscience et de pensée. Le Parlement s’est montré extrêmement attentif à ces questions, et cela, de manière très consensuelle. Le vif intérêt manifesté en ce domaine par la représentation nationale a toujours constitué, pour les gouvernements successifs, à la fois un encouragement en même temps qu’un signe fort de la légitimité de son action contre les dérives sectaires et les atteintes inacceptables aux droits de l’homme qu’elles induisent. L’adoption en 2001 de la loi dite « About-Picard » du nom du sénateur et de la députée qui l’ont défendue devant leurs pairs, a constitué une remarquable avancée juridique dans la lutte contre le délit d’abus frauduleux de l’état de faiblesse ainsi qu’un bel exemple d’unanimité citoyenne. La MIVILUDES, à l’écoute des victimes et de leurs familles, dresse aujourd’hui un constat inquiétant des dommages provoqués par l’emprise exercée par des personnes ou des organisations se conduisant en maîtres à penser. De telles dérives se produisent dans tous les secteurs de la vie sociale, soins et santé, formation continue et soutien scolaire, sports et activités culturelles, groupes ésotériques ou mystiques… Elle relève que de nouveaux organismes apparaissent presque chaque jour, sans qu’aucun point du territoire ne soit épargné, ces micro-structures étant souvent beaucoup plus difficiles à cerner que les grandes organisations bien connues. Il ne s’agit nullement de tracer un tableau apocalyptique de la situation, mais de se convaincre qu’il existe de vraies et bonnes raisons de ne pas renoncer à la lutte contre les dérives sectaires, au motif fallacieux que cela porterait atteinte à la liberté de conscience ou aux libertés religieuses. On ne rappellera jamais trop qu’au sein de la République Française, berceau des droits de l’homme et de la tolérance, les principes de laïcité, auxquels nous sommes attachés, nous commandent de ne jamais juger du contenu des croyances, de n’en interdire aucune mais de n’en labelliser aucune. Cela n’implique pas pour autant que le champ soit laissé libre à ceux qui méprisent les fondements du pacte républicain et de ses lois. A partir de l’instant où des victimes sont signalées, où des dommages sont constatés de même que lorsqu’il est porté atteinte à l’ordre public ou aux lois de la République, l’Etat ne peut pas se borner à être un observateur passif. Or on voit s’agiter, sous couvert d’associations créées sous le régime de la loi de 1901, des organisations qui sont les porte-parole virulents de groupes dont les méthodes et les agissements justifient une vigilance particulière de l’État, groupes dont l’image, souvent sérieusement dégradée dans l’opinion publique française ou internationale, leur interdit tout accès à une communication efficace. Ces associations harcèlent les pouvoirs publics ou leurs représentants, elles mettent en cause les élus de la Nation, elles attaquent en justice les associations de défense des personnes contre les emprises sectaires, elles pratiquent la désinformation et cela, avec la plus évidente mauvaise foi. Les principes fondateurs de la République et ceux qui les défendent ne doivent pas plier devant un humanisme de façade, même si les critiques ou les accusations portées contre l’action des pouvoirs publics obligent la France à devoir expliquer les motivations de sa politique sur la scène internationale. Les premières questions qui se posent, à ce stade, sont de savoir qui se trouve réellement derrière ces attaques et à qui elles profitent. Le débat est essentiel en démocratie et il est naturel qu’il dépasse, aujourd’hui, les frontières de notre pays. Le choix de la France, en matière de protection des personnes contre les dérives sectaires, est de ne pas répondre aux excès constatés par une intransigeance sans recul moral ou intellectuel. Mais parce que les dommages causés aux victimes et à leurs familles, sont inacceptables, l’Etat doit être ferme dans sa volonté de voir sanctionner tous agissements relevant de l’emprise mentale. Il n’est pas en guerre contre leurs auteurs et il n’a donc recours, pour ce faire, qu’à des moyens légaux et très visibles. C’est la raison pour laquelle le gouvernement et le Parlement ont toujours veillé à la transparence totale des dispositions préventives adoptées par les services publics, tandis que les faits susceptibles de constituer des infractions pénales sont systématiquement soumis à l’autorité judiciaire. Le même souci n’anime pas certaines associations faux-nez d’une ou de plusieurs multinationales de la dérive sectaire ou de l’abus frauduleux de faiblesse mentale, qui n’hésitent pas à employer dans leur objet social des termes aussi nobles que « spiritualité » ou « conscience ». Il s’agit là d’une grave tromperie qui peut abuser aussi bien les citoyens que les instances internationales. On est alors en droit de s’interroger sur la loyauté de leurs promoteurs ainsi que sur la légitimité des buts réellement poursuivis. Dans le registre de la séduction, certaines organisations sectaires prônent, par exemple, la lutte contre la toxicomanie, le refus de la violence ou la défense des droits de l’enfant. Avant d’exercer la moindre critique à l’encontre de la générosité ainsi affichée, l’État va devoir apporter la preuve que ce beau langage est un leurre et qu’il dissimule une volonté de prosélytisme et de mise en situation de dépendance ou d’emprise mentale. Les pseudo-associations de défense des libertés publiques mettent toujours en avant les prétendues activités charismatiques des organisations sectaires, pour discréditer l’action des pouvoirs publics, déployant alors des efforts considérables et coûteux pour paralyser l’action des services susceptibles de déjouer leurs manoeuvres. Les unes et les autres ne reculent ni devant l’invective, ni devant la mise en cause personnelle ou l’intimidation, ni devant le procès d’intention. Ceux qui plaident, au nom de la liberté de conscience, pour la reconnaissance de ces « minorités de conviction » ont-ils songé qu’ils apportent ainsi un semblant de respectabilité et de crédibilité à des personnes ou à des groupes pour qui le sacré vient loin derrière le profit ? Ont-ils mesuré les souffrances endurées par les victimes des dérives sectaires ? De tout temps, le détournement sémantique a été pratiqué avec talent et efficacité par les organisations qui avaient des visées totalisantes. Se cacher derrière le droit au libre arbitre pour mettre la main sur les consciences constitue à leurs yeux une suprême habileté. Les groupes sectaires ne font pas exception à cette règle. Mais ils doivent savoir que s’ils peuvent berner quelques esprits, ici ou là, ou même bénéficier de complicités de circonstance, cela ne suffira pas pour que l’Etat relâche sa garde. Un exercice équitable des libertés individuelles passe d’abord par un droit imprescriptible à la sûreté et la liberté n’est pleinement vécue que dans le respect absolu du principe d’égalité. Le maître, le gourou auquel le disciple doit entière obéissance se joue de cette règle. Que vaut un défenseur de la liberté dont le mode de fonctionnement érigé en système repose sur l’aliénation des esprits et des biens ? Quelle place reste-t-il pour la fraternité ? Quand l’esprit de fraternité, ciment de notre contrat social, est bafoué, il ne subsiste que quelques mots vides de sens, utilisés au prix d’une copieuse dose de cynisme. Mais il reste surtout des enfants humiliés, des victimes détruites et des familles déchirées à jamais. C’est pourquoi, en 2006, grâce au soutien des services de l’État, en liaison avec les collectivités territoriales et avec le concours du monde associatif, la MIVILUDES poursuivra, sous le contrôle démocratique du Parlement, sa tâche au service de la défense des plus faibles, avec conscience et détermination, dans le strict respect des lois."

lundi 24 avril 2006

91ème anniversaire du 24 avril 1915


Aujourd'hui plusieurs milliers de personnes ont participé à l'inauguration du mémorial lyonnais du Génocide Arménien. En tant que Députée du Rhône j'étais invitée à cette cérémonie au cours de laquelle a été rappelée la nécessité de compléter la Loi de 2001, reconnaissant le Génocide de 1915, par une Loi rendant possible la sanction de tout négationnisme. Le Groupe Socialiste de l'Assemblée Nationale, auquel j'appartiens, travaille d'ailleurs à un tel texte dont voici une première version :
PROPOSITION DE LOI
Complétant la loi no 2001-70 du 29 juillet 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915
EXPOSÉ DES MOTIFS
Le 29 mai 1998, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité une proposition de loi, déposée par le groupe socialiste, ne comprenant qu'un seul article, qu'une seule phrase. Une phrase dont la simplicité témoignait mal de l'horreur du drame qu'elle évoquait et des difficultés qu'il avait fallu surmonter pour arriver à ce stade de la reconnaissance, mais dont la signification était grande.
Ainsi, ce jour de mai 1998, « La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. ». L'émotion est palpable dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Les parlementaires ont ce jour-là l'impression de s'affranchir de ce que l'on pourrait appeler la raison d'Etat, tout en rendant enfin sa dignité au peuple arménien. Car nier le génocide dont a été victime le peuple arménien revient à nier l'existence même de ce peuple, qui a pourtant été exterminé pour ce qu'il était. Depuis, après quelques péripéties, cette phrase est devenue une loi de la République, la loi no 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915.
En reconnaissant l'existence de ce génocide, le premier du XXe siècle, la République française a donc symboliquement rendu au peuple arménien la part de lui-même qu'il a perdue il y a plus de 80 ans.
Pour beaucoup, cette reconnaissance a pu être considérée comme un accomplissement, tant il est vrai que les obstacles posés à cette reconnaissance par la loi avaient été nombreux.
Les élus de la Nation pourraient donc être tentés de céder à la tentation du sentiment du devoir accompli. Il n'y aurait rien de pire ! En effet, un important travail législatif reste à accomplir pour tirer toutes les conséquences de la loi portant reconnaissance du génocide arménien. Il convient notamment d'intégrer la négation de ce crime contre l'humanité que constitue le génocide arménien de 1915 dans notre droit pénal.
C'est ce qu'avait fait la loi Gayssot de 1990 à propos de la contestation des crimes contre l'humanité définis en annexe à l'accord de Londres du 8 août 1945. Cette contestation est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, conformément aux dispositions de l’article 24 bis la loi de 1881 relative à la liberté de la presse, dans son chapitre IV portant sur les crimes et délits commis par la voie de la presse ou de tout autre moyen de publication. Par définition, la loi de 1990 ne pouvait pas intégrer le génocide arménien, qui n'avait pas, à l'époque, fait l'objet d'une reconnaissance officielle. Dès lors que ce génocide a été officiellement reconnu par une loi de la République, il est nécessaire de compléter les dispositions de la loi de 1881 afin que la négation du génocide arménien soit punie comme il se doit.
Tel était l'objet d'un amendement déposé, le 26 novembre 2003, par les membres du groupe socialiste de l'Assemblée nationale. Il s'agissait, ni plus ni moins, de tirer au plan pénal les conséquences de l'entrée en vigueur de la loi reconnaissant le génocide arménien. Dès lors, l'examen du projet de loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité et réformant le code pénal était l'occasion inespérée pour procéder sans délai à la nécessaire adaptation de la loi de 1881.
Mais, selon le garde des Sceaux de l’époque, la législation existante permet de poursuivre les personnes qui se rendent coupables d'apologie de crimes contre l'humanité. Le droit actuel permettrait ainsi, selon lui, de poursuivre toute personne faisant l'apologie du génocide arménien. Cette analyse est certes intéressante, mais elle paraît, à la réflexion, insuffisante et en décalage avec le problème posé.
En effet, la problématique du génocide arménien est singulière. La réalité de la Shoah, par exemple, a non seulement été niée par ceux que l'on appelle les révisionnistes, mais elle a également fait l'objet d'apologie. Il est donc souhaitable de condamner les deux facettes d'une même attitude insupportable : l'apologie et la négation. Le génocide arménien, jusqu'à présent du moins, n'a à notre connaissance jamais fait l'objet d'une quelconque apologie. Au contraire, c'est son existence même qui est niée.
La nécessité de sanctionner pénalement non seulement l'apologie, ce qui selon le ministre est possible avec le droit existant, mais aussi et surtout la négation du génocide arménien, ce qui n'est pas possible en l'état du droit, est donc évidente.
Le travail des parlementaires n'est donc pas achevé, et il convient donc d'étendre les dispositions de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse relatives à la négation des crimes contre l'humanité au génocide arménien reconnu par la loi no 2001-70 du 29 juillet 2001.
Pour ce faire, il est nécessaire de modifier la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, soit en étendant le champ d’application de son article 24 bis issu de la loi 90-615 du 13 juillet 1990 dite« loi Gayssot » et applicable jusqu’à présent à la Shoah, soit en créant un article autonome punissant des mêmes peines la négation du génocide arménien de 1915 à présent reconnu par la loi,
Dans un premier temps, les socialistes ont choisi la première voie concrétisée dans leur proposition de loi n°1643, enregistrée le 8 juin 2004. Il est apparu par la suite à la fois plus simple et plus juste de consacrer un article propre au génocide arménien de 1915 dont la négation est punie des mêmes peines que la négation de la Shoah.
C’est donc cette version révisée qu’il est proposé d’adopter en complétant la loi 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien
Article unique
La loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 est complétée par un article ainsi rédigé : « Art. 2. - Seront punis comme indiqué à l'article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23 de ladite loi, l'existence du génocide arménien de 1915. »

vendredi 21 avril 2006

Rénovation Urbaine


Hier, accompagnée d'élus san-priots je me suis rendue à Paris pour présenter le dossier de la ville de Saint-Priest devant l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine. Cet organisme finance notamment de grands projets de réaménagement des centres-villes. De nombreux bâtiments vétustes pourraient donc laisser place à de nouvelles constructions susceptibles d'améliorer significativement le cadre de vie des habitants de la commune. Voici certains passages du discours que j'ai prononcé à cette occasion.
"Merci de nous recevoir pour la présentation d'un projet qui, pour nous, conditionne le développement de Saint-Priest à l'horizon de plusieurs décennies. Jamais sans doute dans son histoire, cette commune ne s'est trouvée face à une perspective d'une telle ampleur, à la fois urbaine, sociale, économique, culturelle, mobilisant autant de moyens financiers, techniques et humains.
L'ambition, l'espoir de l'équipe municipale est de développer à Saint-Priest un urbanisme, un habitat mais aussi des relations et une vie sociale, économique, culturelle, riches et variés. Cela dans le but de répondre tant aux attentes qu'aux besoins des uns et des autres, de permettre à chacun de s'épanouir pleinement dans son quartier et dans sa ville, d'y étudier, d'y travailler, d'y vivre.
Ce volontarisme, nous l'affirmons en ayant cependant à cœur de ne pas reproduire les erreurs du passé. Le centre de Saint-Priest témoigne aujourd’hui d'un urbanisme sans réelle cohérence, on y déplore des quartiers mal structurés et mal reliés, un habitat fortement dégradé et de nombreux signes de souffrance sociale.
Ce diagnostic nous est malheureusement bien connu. Nous concevons donc l’Opération de Renouvellement Urbain comme un formidable levier pour accélérer et amplifier le processus.
Nous décrirons par conséquent notre démarche autour d'une double dimension : un projet urbain, une ambition humaine.
Un projet urbain, dans la volonté de renforcer le caractère de centre-ville du périmètre concerné, de mieux l’insérer dans la commune et dans l’agglomération lyonnaise, d'y développer un habitat diversifié et de qualité.
Une ambition humaine, dans l'accent mis en permanence sur la concertation, le dialogue, l'information, l'accompagnement mais aussi dans un mode éminemment collectif de conduite des opérations.
Une ambition humaine encore, parce que l'objectif est de façonner le centre-ville de tous les San-Priots, un véritable lieu de vie, d'échange, valorisant et accueillant.
(...)
L'ensemble des arguments déployés le traduisent, l'engagement de l'équipe municipale que je dirige dans l'Opération de Renouvellement Urbain de Saint-Priest est à la fois logique et exceptionnel. Logique parce qu'il se situe dans la continuité et dans la cohérence d'une politique. Exceptionnel parce que nous l'abordons avec une motivation et un enthousiasme qui n'ont d'égal que l'âpreté des défis et l'ampleur des moyens humains, financiers et techniques mobilisés.
Car avant tout, nous concevons l'O.R.U. comme une opportunité unique pour accélérer le processus et lui donner toutes ses chances de réussite. Il n'est pas si fréquent après tout que l'action publique puisse intégrer une telle durée et embrasser plusieurs décennies. C'est le cas aujourd'hui puisque au-delà de cette première phase 2005-2010, l'ensemble des partenaires travaillent déjà à l'élaboration d'une deuxième phase dont l'horizon ira sans doute jusqu'à 2015-2020. Pour nous l'une et l'autre phases sont indissociables, l'une et l'autre sont indispensables.
Notre engagement est durable, car il est aussi à la mesure de nos convictions les plus profondes. Nous les mettons au service d'un projet fort, bâtir une ville humaine et solidaire, une ville pour tous, une ville avec tous."

mercredi 19 avril 2006

Négationnisme


Un mois après les dérapages intervenus pendant la manifestation du 18 mars à Lyon (slogans et banderoles niant la réalité du Génocide de 1915), une nouvelle provocation a été découverte. Cette fois ce sont des graffitis négationnistes qui ont été inscrits sur les stèles du futur monument de la Place Antonin Poncet. J'ai évidemment exprimé mon indignation suite à cette profanation. Voici le Communiqué que j'ai adressé à la presse et aux associations arméniennes pour leur témoigner mon soutien.
En tant que Députée de la 13ème circonscription du Rhône, j'exprime ma plus grande indignation après la profanation du Mémorial Lyonnais du Génocide Arménien, survenue lundi 17 avril 2006. Plus qu’une provocation, ce délit constitue une odieuse injure à la mémoire des victimes de 1915 et de leurs descendants.
De telles dégradations, expression d’un négationnisme inacceptable, ne sauraient rester impunies. Cet acte, qui remet en cause les valeurs fondatrices du pacte républicain, donne une urgence particulière à la Proposition de Loi qui sera présentée par le Groupe Socialiste de l’Assemblée Nationale le 18 mai prochain.
Par ce texte, les Députés signataires entendent pénaliser les propos niant la réalité des événements historiques du Génocide des Arméniens de 1915. Ainsi, par l’extension des dispositions de la loi sur la Presse du 29 juillet 1881 de sévères peines seraient encourues par les négationnistes de ce fait historique. J'espère que nous serons entendus du Gouvernement et de la majorité parlementaire.
Je resterai particulièrement vigilante afin que les dérapages comme ceux de la manifestation du 18 mars dernier à Lyon ne puissent se reproduire.

jeudi 13 avril 2006

Inauguration et Haute Qualité Environnementale


Mercredi soir, à mon retour de l'Assemblée Nationale, j'ai inauguré la salle Equinoxe de Manissieux à Saint-Priest. Ce nouvel équipement, destiné aux pratiques culturelles et sportives, a la particularité d'avoir été construit selon les critères H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale). Voici le discours que j'ai prononcé à cette occasion afin de présenter ce projet à ses futurs utilisateurs.
Mesdames, Messieurs les élus, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les membres du Comité syndical du SIGRE, Mesdames, Messieurs, les Présidents d'association, Mesdames, Messieurs, les enseignants, Mesdames, Messieurs,
Les occasions de nous retrouver sont fréquentes ces temps-ci – et ce rythme est appelé à se maintenir jusqu'à l'été – mais j'éprouve une joie particulière à vous accueillir ce soir au sein de ce magnifique édifice auquel nous avons souhaité donner le nom d'Equinoxe.
Premier motif de satisfaction, tout d'abord, c'est la livraison effective d'un équipement, qui figurait dans notre plan de mandat, que nous avions par conséquent annoncé et j'ai donc tout d'abord envie de dire "promesse tenue !". C'est d'ailleurs aussi pourquoi, comme je viens de l'indiquer, nous allons nous rencontrer fréquemment jusqu'à l'été : nous arrivons aujourd'hui aux deux tiers du mandat débuté en 2001, ce qui correspond à l'émergence effective de certaines réalisations qui ont pris naissance à cette époque. Nous avons inauguré il y a peu la Cyberbase, ce sera prochainement le tour du skate Parc, des squares Berliet et Braille.
Chacune de ces inaugurations a pour nous une signification forte. Non seulement elles attestent du travail réalisé, mais elles sont aussi porteuses de sens. Accès du plus grand nombre à l'internet et aux nouvelles technologies, mise à disposition des jeunes d'un espace consacré aux nouvelles formes de pratiques sportives, élaboration au sein des conseils de quartier du programme d'aménagement de deux espaces améliorant notoirement la qualité de vie des riverains.
Ces réalisations sont aussi l'illustration d'une volonté politique, au sens le plus noble du terme, celui de l'organisation de la Cité et des choix que nous faisons pour elle.
L'Equinoxe se situe bel et bien dans cette logique. Elle relève à l'origine de la volonté de répondre à un besoin formulé par les habitants. Dès les premiers temps, autour d'Henri PACALON notamment, elle a été élaborée avec eux et avec nos partenaires de l'A.I.L..
Elle se veut dès lors ouverte à tous, au public associatif mais aussi et surtout au public scolaire. Elle complète en cela le niveau général, déjà assez exceptionnel, d'équipement de notre commune en matière d'accueil des pratiques sportives ou culturelles, scolaires et associatives. A noter à ce titre qu'elle se situe en complémentarité avec la salle Millan dont les travaux d'extension s'achèveront très prochainement (à préciser).
Mais surtout, elle incarne une démarche, un projet, absolument novateurs et auxquels nous attachons la plus grande importance : la notion de développement durable.
Ce concept traduit l'idée de finitude de nos ressources naturelles. Nous devons nous convaincre que celles-ci sont limitées, qu'elles ne se renouvellent pas au rythme où nous les consommons aujourd'hui et qu'à terme, elles disparaîtront. Telle est la fragilité du monde que nous allons transmettre après nous. Le développement durable est donc affaire de responsabilité et d'éducation aussi pour modifier en profondeur nos comportements, nos habitudes.
Ainsi dans le cas présent, l'ensemble du bâtiment, depuis sa conception même jusqu'à son équipement, se distingue par une gestion optimisée de son énergie.
Doté d'une centrale Photovoltaïque d'une puissance de 2,9 Kilowatts, il bénéficie aussi d'un système d'éclairage permettant jusqu'à 60% d'économies par rapport à une installation classique.
Au final, on estime que les solutions techniques retenues permettent de réduire notablement les consommations – de l'ordre de 2500 Kwh économisés - et 3000 Kwh peuvent être produits sans impact sur l'environnement.
A tel point que le projet – développé avec notre partenaire du SIGRE (Syndicat intercommunal de gestion rationnel de l'énergie) a été présenté à la commission européenne et a obtenu le label Greenlight. Willy PLAZZI, vice-président du SIGRE, nous apportera des précisions complémentaires à cet égard, dans quelques instants.
Sans entrer plus avant dans des considérations techniques, je veux souligner combien je suis fière de ce premier pas conséquent franchi ici. Bien sûr la Municipalité a intégré depuis plusieurs années déjà certaines normes, certaines pratiques dites "durables", mais nous avons là un équipement pilote, exemplaire et qui fait référence en la matière.
Il paraît presque dérisoire dans un tel contexte d'évoquer des surcoûts, de l'ordre de 2% pour la centrale photovoltaïque et de 0,3% pour l'éclairage. Ils sont en effet sans commune mesure avec le gain réalisé à long terme en matière environnementale.
L'Equinoxe inaugure à Saint-Priest l'ère de nouvelles pratiques, de nouvelles attitudes, plus responsables, davantage respectueuses de l'avenir de nos enfants.
Nos enfants à qui cette salle est justement destinée et face auxquels la puissance publique, nous les adultes dans la diversité de nos mandats, de nos engagements, de nos responsabilités, nous devons de nous montrer exemplaires. Cela passe par la mise en conformité de nos engagements et de nos actes. Tel est le cas ici.
Je tiens donc à remercier très sincèrement et à féliciter tous ceux qui ont pris part au projet et à sa réalisation : Corinne DUBOS, adjointe aux travaux qui, comme elle le fait à chaque fois, s'est impliquée avec compétence et détermination dans l'ensemble du chantier. Mais aussi Henri PACALON, présent dès l'origine du projet et Maryse GILARDINI, doublement concernée en tant qu'adjointe aux affaires scolaires et co-présidente du Conseil de quartier Manissieux-Mi-Plaine-La Fouillouse.
A cette occasion, les services municipaux se sont encore une fois illustrés par leur compétence, leur capacité à accompagner le changement et à intégrer de nouvelles technologies, de nouvelles méthodes. Je tiens donc à souligner le travail de Jean-Marie LOUVEL, Frédéric GAUTHIER, Daniel CAILLARD et tous leurs collaborateurs.
Ne pouvant saluer chacune des entreprises trop nombreuses engagées sur le chantier, je me permets de leur adresser collectivement, à toutes, l'expression de notre satisfaction, via l'équipe de maîtrise d'œuvre composée du cabinet d'architecte DUGELAY, de la S.A.R.L. "Structures et Bâtiments", de KATENE S.A. et de B.R.M. Ingénierie.
Je remercie enfin les partenaires du projet : le SIGRE, déjà cité, qui nous a accompagné dans toute son élaboration, mais aussi l'ADEME et le Conseil Régional Rhône-Alpes qui ont participé par le biais d'une subvention de 14 388 € au financement de la centrale photovoltaïque.
Un dernier mot de gratitude pour les adhérents de l'A.I.L. gym présidée par Mme BOUILLARD, que nous avons exceptionnellement délogés ce soir. Je les remercie de leur compréhension.
Après vous avoir proposé le traditionnel verre de l'amitié élaboré par notre cuisine centrale , nous rendrons cette salle à sa vocation première et à ses utilisateurs, c'est-à-dire à vous, au monde scolaire et au monde associatif, en espérant qu'elle répondra vraiment et durablement à vos attentes.

mardi 11 avril 2006

Les jeunes préservent leut Droit à l'Avenir


ILS ONT GAGNE ! Sérieusement menacés, refusant la précarité comme seule perspective, les jeunes ont su faire plier ce Gouvernement ultra-libéral. Soutenus par un front syndical uni et par la Gauche rassemblée, les jeunes ont obtenu le retrait du CONTRAT PREMIERE EMBAUCHE... Cette mobilisation, remarquable par sa durée et la détermination qui l'a animée, malgré les multiples manoeuvres de l'UMP, fera certainement date.
Mon Collègue, Jean-Marc Ayrault, le Président du Groupe Socialiste de l'Assemblée Nationale, a ainsi tiré un premier bilan de cette crise politique majeure.
"Monsieur le Premier ministre, enfin, vous avez consenti à dénouer la crise dans laquelle vous aviez enfermé le pays. Enfin, vous avez daigné retirer le CPE.
C'est un beau succès pour le mouvement syndical et pour celui de la jeunesse, des étudiants et des lycéens, pour ce mouvement puissant et unitaire qui, tout au long de l'épreuve, a fait prévaloir le sens des responsabilités. C'est aussi une satisfaction pour les députés socialistes (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) qui, dès le 17 janvier, vous avaient mis en garde contre l'erreur que constituait cette mesure. Pourquoi a-t-il fallu trois mois de conflit pour que vous et vos amis compreniez que la France ne veut pas d'une précarité institutionnalisée ?
Vous êtes tous responsables, M. Sarkozy, président de l'UMP, comme vous-même, l'UMP comme le Gouvernement. Le CPE est une coproduction de la majorité. C'est donc ensemble que vous devez rendre compte de votre erreur devant le pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) Et c'est ensemble que vous devez expliquer le délitement qui a régné au sommet de l'État. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Votre gouvernement n'a plus ni force, ni assise, ni confiance, et je crains que les douze mois qui lui restent soient sans utilité pour nos compatriotes.
Le CPE trépasse, la crise de régime demeure. La proposition de loi que vous allez présenter est un nécessaire compromis, mais elle ne peut faire oublier la crise sociale qui sévit depuis quatre ans (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) ; elle ne peut faire oublier l'ensemble de votre politique, qui a mené à l'érosion du droit du travail, à l'extension de la précarité, au creusement des inégalités ; elle ne peut faire oublier la façon dont vous avez piétiné la négociation sociale. Toute la démocratie sociale est à réinventer.
Ce qui vient de se passer, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mesdames et messieurs les membres de l'UMP, est le prélude du grand rendez-vous démocratique de 2007. D'ici là, monsieur le Premier ministre, quels services, vous et votre gouvernement, pouvez-vous encore rendre au pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)

vendredi 7 avril 2006

L'emploi... préoccupation majeure


Aujourd'hui étaient inaugurés les nouveaux locaux de l'antenne A.N.P.E. de Meyzieu. Avec d'autres élus du secteur concerné, les services de l'Etat et le Directeur régional de l'A.N.P.E. j'étais invitée à cet événement. C'est avec beaucoup d'attention que j'ai écouté la présentation, faite par la Directrice de cette agence, des moyens mis en oeuvre pour accompagner les quelques 3000 chômeurs qui y sont inscrits. Ce discours m'a particulièrement intéressée puisque je reçois, moi aussi, de nombreuses sollicitations d'habitants de l'Est-lyonnais confrontés à de difficiles problèmes d'emploi. J'ai d'ailleurs questionné plusieurs fois le Gouvernement sur l'efficacité de sa politique de l'emploi et mes interpellations sont malheureusement toujours d'actualité...
"Monsieur le Premier ministre, depuis près de trois ans, vous administrez à nos concitoyens une amère potion, censée apporter plus de croissance et d'emploi.
Vous avez ainsi contraint les Français à consentir d'importants sacrifices, vous avez rogné leur pouvoir d'achat et précarisé leur situation sociale contre la promesse de lendemains meilleurs. (Protestations sur les bancs du groupe de l'UMP.) Cette politique d'hyperflexibilité, supposée faciliter les embauches, a complètement échoué. La conséquence immédiate sur le taux de chômage est terrible, puisqu'il est passé de 8,8 % en décembre 2001 à près de 10 %, aujourd'hui. Le nombre des chômeurs s'est donc accru de 322000.
Plus inquiétant encore, la situation des femmes se fragilise de plus en plus. Quant aux jeunes, qui sont 2,2 % de plus à être au chômage, ils sont également les principales victimes de votre politique.
À qui ferez-vous croire que les " petits boulots ", qui se multiplient, peuvent durablement compenser les licenciements ? (Exclamations sur les bancs du groupe de l'UMP.)
Non, monsieur le Premier ministre, contrairement à ce que vous déclariez en réponse à M. François Hollande, votre politique ne sert pas la France ! (" Très juste ! " sur les bancs du groupe socialiste.- Exclamations sur les bancs du groupe de l'UMP.)
Les facilités que vous accordez, sans contreparties, aux entreprises, les attaques scandaleuses contre le droit du travail sur commande du MEDEF (Protestations sur les bancs du groupe de l'UMP) et le laisser-faire que vous prônez ne suffiront pas à relancer l'économie et l'emploi, la sape idéologique des 35 heures, pas davantage. (Vives protestations sur les mêmes bancs.)
Monsieur le Premier ministre, l'insécurité économique et sociale que vous faites régner n'a que des effets nuisibles. Vous avez fait des promesses, vous ne les avez pas tenues. Pour redonner des raisons d'espérer à ceux qui sont particulièrement victimes de votre politique, allez-vous enfin nous dire les mesures et les moyens budgétaires que vous comptez mettre en oeuvre au service de l'emploi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'UMP.)

mercredi 5 avril 2006

Encore plus nombreux pour le retrait du CPE


Mardi, je me suis, à nouveau jointe, à l'important cortège lyonnais qui a répété avec force son exigence de voir le Gouvernement retirer son projet de Contrat Première Embauche. L'après-midi même, à l'Assemblée nationale, les Députés Socialistes ont demandé des explications au Premier Ministre sur la situation politique inédite dans laquelle le pays se trouve. En effet, depuis la décision scandaleuse du Président de la République de promulguer la Loi sur l'Egalité des Chances unanimement contestée, la crise sociale et institutionnelle s'amplifie.
M. Jean-Marc Ayrault - Monsieur le Premier ministre, qui gouverne aujourd'hui en France ?
Depuis deux mois, nous avions un gouvernement autoritaire, qui a fait voter le CPE sans écouter ni les partenaires sociaux, ni le Parlement, ni les Français. Depuis vendredi, ce gouvernement n'existe plus. Le Président de la République l'a vitrifié. Il promulgue la loi, mais demande de ne pas l'appliquer, en attendant une nouvelle loi, qui corrige les effets de la loi promulguée. Comprenne qui pourra !
La situation devient surréaliste quand nous apprenons, samedi, que vous êtes dessaisi de la nouvelle loi, laquelle est confiée aux présidents des groupes UMP du Parlement. Je pourrais me réjouir que le Parlement retrouve ainsi ses droits, mais en réalité il n'est que le théâtre de la guerre byzantine de succession qui ravage l'exécutif ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste ; protestations sur les bancs du groupe UMP)
Cette construction nouvelle tourne à la farce quand le ministre président de l'UMP s'autodésigne premier ministre virtuel en négociant lui-même avec les dirigeants syndicaux pendant que vous vous rendez au cinéma ! Elle vire à la tartufferie quand le Président de la République et le ministre de l'intérieur se contredisent publiquement sur l'avenir du CPE.
Toute logique institutionnelle a disparu. Vous êtes à Matignon, mais vous ne gouvernez plus. Vous détenez l'apparence du pouvoir, mais vous ne l'exercez plus. C'est ce qu'on appelle une crise de régime, avec deux premiers ministres et un exécutif qui, en pleine tempête, abandonne ses pouvoirs à un parti politique : l'UMP. Voilà la réalité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains) Alors, Mesdames et Messieurs de l'UMP, c'est à vous que je pose la question ! Cette crise que vous avez provoquée n'a que trop duré ! Les millions de Français qui manifestent vous le disent : assez de ces simulacres qui humilient la République ! Retrouvez la raison, abrogez le CPE ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)
Je termine en posant une question à M. le Premier ministre. Aujourd'hui les Français vous interpellent. Qui gouverne en France ? Que faites-vous à votre banc ? Comment va-t-on sortir de ce bourbier, qui dégrade la France ?

lundi 3 avril 2006

Mobilisation contre le tracé du Fret Ferroviaire


Samedi dernier, de nombreux habitants de l'Est-Lyonnais ont manifesté contre le tracé du Contournement Ferroviaire de l'Agglomération Lyonnaise, envisagé par le Ministre des transports. Engagée, avec constance et détermination, depuis l'origine du projet, pour le respect et l'écoute des riverains, j'étais évidemment aux côtés des manifestants.
J'ai d'ailleurs récemment interpellé le Ministre sur le sujet :
Monsieur le Ministre, l'Est-lyonnais est un territoire très marqué par les infrastructures de transport, telles que l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, la rocade Est ou encore les autoroutes A43 et A432. Depuis plusieurs années, la population, les associations de défense du cadre de vie et les élus dénoncent la manière dont la procédure du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise a été engagée, le manque de considération pour les habitants étant manifeste. Le débat public a d'abord été biaisé, puisqu'il ne devait concerner à l'origine que le contournement Ouest de Lyon, puis une nouvelle consultation a été refusée à diverses reprises.
Alors que chacun s'accorde à reconnaître la nécessité de développer le fret ferroviaire, les habitants du secteur doutent désormais : ils ont en effet découvert que le tracé du contournement ferroviaire ne serait plus réalisé d'un seul tenant et qu'il ne serait plus seulement dédié au fret.
Votre récente décision ne nous rassure en rien car elle n'apporte aucune garantie que le tronçon Sud sera construit dans un délai raisonnable. Le risque est grand qu'une fois la partie Nord en fonctionnement, on n'impose le doublement de la pénétrante ferroviaire Lyon-Grenoble-Chambéry. La population et les élus ne l'accepteront jamais et resteront également mobilisés contre le fuseau choisi, qui est le plus destructeur pour le territoire et qui représente un risque majeur pour la zone St-Laurent-de-Mure-Grenay-Heyrieux.
Je vous demande donc solennellement d'apporter une réponse concrète, qui pourrait consister par exemple en une déclaration d'utilité publique globale pour le Nord et le Sud du projet. Je souhaite également un examen respectueux des alternatives et appelle à une politique des transports plus durable, afin d'apporter à ce dossier - et à d'autres - l'indispensable vision d'ensemble.