mardi 30 mai 2006

Amnistie !


Aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale, la séance des Questions au Gouvernement a été marquée par "l'affaire de l'amnistie" dont a bénéficié l'ancien champion, et ami du Président Chirac, Guy Drut. C'est André Vallini, mon Collègue, Député de l'Isère, qui a interpellé le Ministre de la Justice au nom du Groupe Socialiste.
"M. André Vallini -
Ma question s’adresse au Garde des Sceaux, et elle est relative à l’amnistie accordée par le Président de la République à M. Guy Drut. En 2002, au nom du groupe socialiste, Bernard Roman avait dénoncé la loi d’amnistie, en critiquant les faveurs présidentielles qu’elle rendait possibles en toute discrétion… Monsieur le ministre, mesurez-vous l’atteinte que cette décision porte à la morale publique et les dégâts qu’elle provoque dans l’opinion ? Je ne sais si, comme l’a déclaré ce matin le président Debré, cet épisode est plus grave que le CPE ou l’affaire Clearsteam, mais ce que nous savons, c’est qu’il est temps d’en finir avec ces prérogatives d’inspiration monarchique, car la République ne saurait s’accommoder du fait du prince ou du bon vouloir du roi. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Et comment pourrait-on exiger l’impunité zéro dans les quartiers si l’on pratique l’impunité totale au sommet de l’État ? (Même mouvement)
Qu’ils soient de droite ou de gauche, les Français que nous rencontrons dans nos circonscriptions ne sont même plus révoltés, mais découragés. Et lorsqu’à la révolte populaire – qui peut être féconde – succède le découragement civique, c’est la démocratie elle-même qui est malade. Depuis bientôt six mois, la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau s’attache, en travaillant sans tenir compte des clivages partisans, à redonner aux Français un peu de confiance en leurs institutions. Et nous voulons leur redonner confiance en leur justice. Mais il ne peut s’agir que d’une justice égale pour tous. Je crains fort que, d’un trait de plume, le Président de la République ne vienne de réduire tout cela à néant. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)

mercredi 24 mai 2006

Club de l'Amitié de Meyzieu


Hier, j'ai fêté, à l'avance, la Fête des Mères avec les adhérents du Club de l'Amitié de Meyzieu. Les participants à cette manifestation conviviale se retrouvaient à la Salle des Fêtes, place Burignat. L'après-midi a été marquée par la camaraderie et la bonne humeur. Je suis toujours très heureuse d'être invitée par les bénévoles de cette association qui contribue à l'animation de la vie majolane.

lundi 22 mai 2006

Nouveau Parc


Samedi dernier, j'ai inauguré le Parc Louis Braille à Saint-Priest. Longtemps incertaine, la météo nous a permis de coupler cet événement avec un pique-nique auquel étaient conviés les riverains. Ce nouvel espace naturel était très attendu et les habitants du quartier ont semblé très satisfaits de cette réalisation. Voici le discours que j'ai prononcé à cette occasion :
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse de vous retrouver pour cette inauguration du Parc Louis Braille que nous avons voulue festive et conviviale. Elle se poursuivra, en effet, autour d'un pique-nique et d'animations proposées par les habitants et le centre social Louis Braille.
Nous avons souhaité qu'elle soit ouverte à tous, joyeuse, simple, conçue et organisée par et avec les habitants, parce que ces qualités traduisent parfaitement la nature du lieu.
Tout parc, tout square est avant tout un espace de rencontre, de détente, de jeu, je dirais même de "respiration" à l'échelle d'un quartier.
La position géographique du Parc Louis Braille est à ce titre significative. Installé entre un lotissement d'un côté et des habitations collectives de l'autre, à proximité d'un centre commercial, d'un équipement social, il est donc situé au cœur du quartier. Ouvert et offert à tous.
Mais surtout, il est né de la volonté conjointe de la ville et du conseil de quartier.
L'attachement de la ville à la préservation d'espaces naturels et de squares n'est plus à démontrer. On y compte 25 squares, la plupart dotés d'aires de jeux, que la commune a aménagé, équipé, qu'elle rénove et entretient régulièrement.
Chacun de nous pourra prendre l'exemple d'autres communes qu'il connaît et vérifier que peu d'entre elles peuvent se prévaloir d'un tel patrimoine.
En revanche, c'est bien le cadre des conseils de quartier qui a permis l'émergence du souhait des habitants de voir implanté ici un véritable parc urbain. Avec l'assistance de la ville, ses moyens humains, techniques et financiers, c'est eux qui, collectivement, ont défini leurs attentes, ils ont conçu le projet et l'ont mené à bien.
Sans doute est-ce là le premier et le plus remarquable enseignement de la réalisation qui nous rassemble aujourd'hui : cette formidable opportunité que constitue la démocratie participative, dont les conseils de quartier sont la principale émanation, pour associer élus et citoyens dans la formulation des besoins et dans la définition des moyens, des réalisations.
Un exemple comme celui-ci prouve toute la pertinence de la démarche, il nous conforte dans notre volonté de faire émerger à Saint-Priest, une nouvelle forme de démocratie plus proche des citoyens, plus concrète, plus vivante.
Je formule le souhait que, tant ces atouts, que la réussite d'une réalisation aussi emblématique que ce parc, contribueront à convaincre davantage de citoyens encore, de l'intérêt des conseils de quartier et les amèneront à s'y investir.
Je sais que cette ambition est aussi celle de Youssef CORCELETTE, de Willy PLAZZI et de l'ensemble des conseillers de quartier. Je les remercie de leur travail et de leur implication. La fonction de président qu'ils assument conjointement est certes stimulante mais elle est aussi lourde et prenante.
Ce témoignage de gratitude s'adresse aussi à Henri PACALON, 1er adjoint délégué à la démocratie locale, qui impulse et coordonne l'action des 8 conseils de quartier de la commune. C'est un travail considérable qu'il mène avec beaucoup d'engouement et de diplomatie.
Citons également Jacques PEREZ, Directeur général adjoint des services en charge de la démocratie locale et toute l'équipe constituée de Nathalie TIBOLLA, Mireille MONIER, Ayoub BEN CHEIK. Ils sont les interlocuteurs quotidiens des conseillers de quartier et leur disponibilité ainsi que leur compétence sont appréciées de tous.
Je salue également la contribution à cette opération de Danièle HAERI et Corinne DUBOS, dans le cadre de leurs délégations respectives aux espaces verts et aux travaux. Dans l'un comme l'autre des domaines je crois que le résultat est probant.
C'est pourquoi, j'adresse un message de félicitations à l'ensemble des entreprises ayant œuvré sur place : - le maître d'œuvre, Green Concept (Mlle VIALLETTE, MM. BIDEGAIN et DUCHEZ). - Parc et Sport – espaces verts et mobilier (MM. BRIDET et TAVERNIER). - De Gasparis – clôtures (M. DE GASPARIS).
Au sein des services, le chantier a été suivi par la direction des travaux structurants (dirigée par Frédéric GAUTHIER) sous la conduite de Michel LIABEUF. Associés à ces remerciements la direction patrimoine et proximité et en son sein le service des espaces verts qui a la charge de l'entretien du parc.
Je tiens également à remercier les administrateurs bénévoles du Centre social Louis BRAILLE, son directeur Pierre CHATAGNIER et toute son équipe, mais aussi l'ensemble des parents et enfants qui ont participé à l'organisation des animations et stands qui vous seront proposés tout au long de l'après-midi.
Merci enfin à l'ensemble des services municipaux qui ont contribué à l'organisation de cette journée : intendance, logistique (Serge CARNEVALLE), communication, cuisine centrale
Enfin, je veux remercier notre partenaire, le Conseil Régional, représenté ce matin par Mme Véronique MOREIRA. L'institution régionale apporte au titre de la politique de la ville une contribution financière majeure, puisqu'elle participe à près des deux tiers des 124 000 € de travaux.
C'est là un bel exemple de coopération entre nos collectivités, mais surtout cela illustre de façon très concrète les choix essentiels et l'action déployée par le Conseil Régional dans ses domaines de compétence.
Pour conclure, je remercie donc chacun d'entre vous de sa présence ce matin et je vous souhaite une excellente journée en espérant qu'aujourd'hui comme à l'avenir vous apprécierez pleinement les qualités de ce parc Louis Braille.

vendredi 19 mai 2006

Discours à la tribune de l'Assemblée Nationale


Hier, l'Assemblée Nationale devait examiner trois Propositions de Loi du Groupe Socialiste. L'une d'elle, sur laquelle je me suis particulièrement investie, prévoyait de pénaliser les propos niant la réalité du génocide subi par les arméniens en 1915. Malheureusement, les manoeuvres se sont multipliées puisque le Gouvernement et une majorité des Députés UMP étaient hostiles à un tel texte sans oser assumer ouvertement leur manque de courage lors d'un vote solennel.
Ainsi, les interventions sur les deux premières Propositions de Loi ont traîné en longueur dans l'espoir d'empêcher le débat parlementaire sur la troisième. Cette attitude franchement mesquine a été dénoncée par plusieurs de mes collègues et par mon Président de Groupe, Jean-Marc AYRAULT. Finalement, après maintes péripéties, une discussion générale, raccourcie a quand même eu lieu. Voici le texte de mon intervention.
Assemblée nationale
COMPTE RENDU ANALYTIQUE OFFICIEL 1ère SEANCE DU JEUDI 18 MAI 2006 Séance de 9 heures 30
Mme Martine David – Le 18 janvier 2001, à cette tribune, j’ai fièrement contribué à la reconnaissance officielle du génocide arménien. Je croyais à l’époque que cet acte politique fort permettrait à la mémoire des hommes de donner une sépulture aux victimes qui en furent privées. Résultat d’un long parcours parlementaire, cet acte législatif courageux avait recueilli une unanimité qui fit honneur à notre Assemblée.
Cet acte n'a malheureusement pas empêché certains de poursuivre leur entreprise honteuse de déstabilisation en évoquant une « version arménienne de l'histoire ». Il reste donc à combler un dangereux vide juridique afin que toute négation de la réalité du génocide arménien puisse être justement condamnée.
L’actualité récente en a démontré la nécessité. Le 18 mars, s'est déroulée une manifestation à Lyon au cours de laquelle des banderoles et des slogans négationnistes ont été vus et entendus. Avec d’autres, j'avais pourtant mis en garde le préfet de la région Rhône-Alpes contre ces dérapages prévisibles qui ont suscité l'immense indignation de nombre de nos concitoyens. Cet événement montre que les autorités préfectorales ne disposent pas de tous les outils, notamment juridiques, pour intervenir. Un mois plus tard, le 17 avril, le mémorial dédié au génocide de 1915 et à tous les génocides qui devait être inauguré à Lyon a été recouvert de graffitis négationnistes. Cette nouvelle provocation constitue une odieuse injure à la mémoire des victimes et de leurs descendants. Cet acte prouve que l’on ne peut laisser perdurer l’impunité. Dans un État de droit, menaces, invectives et intimidations ne doivent pas empêcher les députés de légiférer.
M. François Hollande - Très bien !
Mme Martine David - Les événements de Lyon illustrent le chemin qui sépare encore certains acteurs du dossier du véritable respect de la démocratie. Le droit pénal doit être complété afin que le génocide arménien de 1915, reconnu par une loi de la République, ne puisse plus être contesté, de la même manière que les autres crimes contre l’humanité. En tant qu’élue, je ne peux plus me contenter d'exprimer ma profonde indignation après chaque remise en cause des valeurs républicaines et après chaque menée négationniste. La mémoire ne saurait être instrumentalisée. Elle doit reposer sur un socle commun, incontestable et respecté. Par conséquent, je souhaite que l’Assemblée dépasse ses clivages politiques, résiste aux intimidations et voie plus loin que les intérêts économiques de la France en votant cette proposition de loi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur quelques bancs du groupe UMP)

jeudi 18 mai 2006

Interview dans le journal Libération


Après que j'ai été interviewée par Olivier Bertrand, Journaliste à Libération, en début de semaine, un article est paru dans l'édition de ce jour du journal à propos de mon combat pour la pénalisation des propos niant le génocide arménien de 1915. Alors que le débat parlementaire, sur la Proposition de Loi que j'ai co-signée, est menacé par de nombreuses manoeuvres, j'espère que cette exposition médiatique permettra de faire avancer la discussion.
Veuillez trouver ci-après le texte de cet article du journal Libération.
"A Décines, un combat relayé par les élus
par Olivier BERTRAND - correspondant à Lyon
Libération : jeudi 18 mai 2006
La socialiste Martine David est de ces députés qui se démènent pour que la négation du génocide arménien soit passible de sanctions. C'est même sa principale cause. Pourquoi ? Elle le confie sans fard : «Parce que je suis élue d'un territoire où la communauté arménienne est très importante.» Sa circonscription de la banlieue est de Lyon compte notamment Décines-Charpieu, une ville que l'on appelle «la petite Arménie». Cette cité ouvrière compte encore 15 % d'habitants d'origine arménienne. Et son histoire raconte comment cette communauté s'est organisée progressivement, jusqu'à mener un lobbying très efficace en France et en Europe.
Camp grec. En 1922, Décines n'était qu'un village lorsque des patrons lyonnais ont décidé d'y installer une très grande usine de textiles artificiels. «Comme ils se méfiaient des ouvriers lyonnais, contaminés par le syndicalisme, ils sont allés chercher des travailleurs arméniens, dans des camps de réfugiés», raconte Philippe Videlier, politologue et auteur d'un livre instructif sur Décines (1). Un émissaire est allé choisir des dizaines de rescapés dans un camp grec. Ils ont peuplé la nouvelle cité ouvrière avant d'être rejoints par des centaines d'autres Arméniens, parce qu'il y avait là du travail et des compatriotes. Dans les années 30, la ville comptait déjà 5 000 habitants, dont 1 500 Arméniens. «Cette communauté, note Martine David, s'est brillamment intégrée dans tous les secteurs, tout en transmettant sur quatre générations sa langue et sa culture. C'est l'une des clés de son influence.» Les rescapés avaient importé les partis politiques arméniens, toujours influents aujourd'hui. «Ils étaient à couteaux tirés et ne s'entendaient que sur un point : la nécessité de peser dans la société française», raconte Arsène Margossian, maire-adjoint (PSU puis PS) à Décines de 1965 à 2001. La ville a eu son premier élu arménien en 1959. Depuis, il y en a toujours au moins un.
La priorité a été d'ériger à Décines, en 1972, le premier monument français dédié au génocide. Puis le combat a changé. «Dans les années 1970, poursuit Arsène Margossian, l'idée s'est imposée qu'il fallait se structurer et agir en lobbying. C'est la troisième génération, plus instruite, qui a porté la lutte pour la reconnaissance.» Hilda Tchoboian, directrice de la Maison de la culture arménienne de Décines, a intégré dès 1975 le Comité de défense de la cause arménienne : «Ma génération avait lutté contre la guerre du Vietnam, pour les minorités. Nous n'avions pas les complexes d'immigrés de nos parents, ce qui nous a permis de passer du deuil aux revendications.»
Convictions. Des parlementaires ont alors relayé ce combat. Ils étaient élus des villes où les Arméniens étaient le mieux implantés. Marseille, Alfortville (Val-de-Marne) et l'Est lyonnais. Deux socialistes, aujourd'hui décédés ont notamment marqué la communauté : Jean Poperen (à qui Martine David a succédé), et Charles Hernu, ancien député-maire de Villeurbanne. «Cette sensibilité n'est pas motivée par le poids électoral, assure Jean-Paul Bret, maire (PS) de Villeurbanne, qui avait rédigé, en 1998, la première proposition de loi visant à la reconnaissance du génocide. En vivant avec des Français d'origine arménienne, vous comprenez très tôt à quel point le deuil et la réconciliation dépendent de la reconnaissance.» Hilda Tchoboian confirme : «L'intérêt politique a fait place aux convictions.» Ce qui n'empêche pas les parlementaires UMP d'insister pour faire savoir qu'ils sont prêts à voter la proposition de loi du PS. Ce n'est pas nécessaire : Hilda Tchoboian a déjà, sur son bureau, la liste des députés qui s'y sont ralliés.
(1) Décines, une ville, des vies, éd. Paroles d'Aube, 1996."

mercredi 17 mai 2006

Invitation sur RTL


J'étais invitée aujourd'hui sur RTL pour un débat avec Hervé de Charette, Ancien Ministre des Affaires Etrangères, à propos de la Proposition de Loi relative à la pénalisation des propos niant le génocide arménien de 1915, que j'ai co-signée. Vous pouvez écouter l'émission à l'adresse suivante sur le site internet de la station de radio :
http://www.rtl.fr/player/PlayerAudio.asp?playerid=P_215136&mediaid=442089&dicid=365179&player=.asx

mardi 16 mai 2006

Motion de censure


Aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale, une Motion de Censure contre le Gouvernement a été examinée. C'est François Hollande qui a pris la parole au nom du Groupe Socialiste. Dans son discours il est évidement revenu sur la ridicule affaire "clearstream" mais surtout sur la politique désastreuse conduite par le Premier Ministre depuis près d'un an. Trouvez ci-joint la retranscription de ses propos :
M. François Hollande – Monsieur le Premier ministre, vous êtes en place depuis moins d’un an et votre gouvernement a déjà essuyé deux épreuves majeures : des émeutes urbaines d’une ampleur et d’une durée inégalées et un conflit social sur le CPE qui vous a aliéné la jeunesse et vous a contraint à reculer après plusieurs semaines d’obstination qui ont coûté cher au pays. À eux seuls, ces échecs auraient dû justifier votre départ (Protestations sur les bancs du groupe UMP ; applaudissements sur les bancs du groupe socialiste), mais vous avez considéré qu’ayant déjà perdu la confiance des Français, il vous restait au moins celle du chef de l’État sans avoir besoin de vérifier celle du Parlement.
Et voilà qu’éclate une affaire qui plonge notre pays dans une crise politique, institutionnelle et morale qui compte parmi les plus graves de la Ve République parce qu’elle atteint l’État lui-même, ses institutions, son fonctionnement, son autorité. C’est le sens même de la censure que de faire cesser cette situation insupportable pour le pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste)
Le Parlement n’est pas un tribunal, et il appartiendra à la justice d’établir la vérité, de remonter la chaîne des responsabilités et d’en tirer toutes les conséquences pénales. Mais nous savons d’ores et déjà que l’État a utilisé des informations à des fins de déstabilisation politique, et selon des procédures contraires aux règles et aux usages. Dès lors, nous devons poser quelques questions essentielles. Monsieur le Premier ministre, pourquoi alors que vous étiez ministre des affaires étrangères, avez-vous diligenté en janvier 2004 une enquête sur des personnalités politiques en utilisant un officier général spécialiste du renseignement, membre du cabinet de la ministre de la défense, tout en demandant explicitement à celui-ci de ne pas en référer à celle-ci ? Pourquoi les services officiels n’ont-ils pas été saisis, pas plus que la justice, alors que selon l’article 40 du code de procédure pénale toute autorité publique dans l’exercice de ses fonctions qui acquiert la connaissance de délits est tenue d’en donner avis sans délai au procureur de la République ? Pourquoi, devenu ministre de l’intérieur en juillet 2004, saisissez-vous la DST sans l’informer de l’existence de l’enquête parallèle conduite par le général Rondot ? Pourquoi des personnalités citées dans les listings n’ont-elles pas été immédiatement prévenues des résultats de ces investigations, d’autant plus qu’elles les mettaient hors de cause ? Pourquoi le Premier ministre d’alors, Jean-Pierre Raffarin, n’a-t-il pas lui aussi été informé ? Pourquoi, enfin, votre actuel ministre de l’intérieur, dont je m’étonne d’ailleurs de l’absence, attend-il janvier 2006 pour saisir la justice…Pourquoi attend-il pour se constituer partie civile alors qu’il est informé depuis au moins deux ans de l’enquête de la DST ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Toutes ces questions appellent des réponses devant le Parlement.
Nous sommes dans une affaire d’État parce que les chaînes de commandement politiques ont été délibérément brisées, que les procédures administratives et judiciaires ont été volontairement contournées, voire détournées, et que les droits des personnes, dont certaines sont ici, ont été gravement mis en cause. Nous sommes dans une affaire d’État parce que des services secrets ont été utilisés à des fins de passions politiques parce que l’État lui-même a été pris en otage, accaparé par des clans dans le cadre d’un conflit personnel. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste)
Monsieur le Premier ministre, vous en portez la responsabilité en raison de vos fonctions antérieures de ministre des affaires étrangères et de ministre de l’intérieur. Vous la partagez avec le numéro deux du Gouvernement, vraie fausse victime d’une opération qu’il a contribué lui-même à relancer pour vous atteindre, avec succès. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Mais l’affaire d’État débouche sur une crise politique importante qui empêche votre gouvernement de travailler utilement dans l’intérêt du pays. Comment faire coexister dans la même équipe un Premier ministre soupçonné d’avoir déstabilisé le numéro deux de son équipe, et un ministre de l’intérieur qui engage une procédure judiciaire dont le premier effet est de vous viser, vous, le chef du Gouvernement ? Comment faire vivre un Gouvernement dans un pareil climat ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Comment laisser plus longtemps s’amplifier, au gré des révélations quotidiennes, un scandale qui empêche le Gouvernement, tel qu’il est composé, de poursuivre sereinement sa tâche ? Surtout quand les rumeurs naissent et courent au sein même de l’exécutif ! (Interruptions sur les bancs du groupe UMP) Pas plus tard que dimanche, votre ministre des affaires sociales, Jean-Louis Borloo, faisait part de sa disponibilité pour vous remplacer. Et vous voudriez faire croire qu’il règne un climat serein au Gouvernement ? Le ministre de l’intérieur, le même jour, disait attendre la prochaine révélation de presse pour savoir s’il allait quitter le Gouvernement. Et comment admettre que soient utilisés par vos propres ministres, pour caractériser l’ambiance qui règne au Gouvernement, des mots invraisemblables ? C’est le ministre de l’intérieur – et pas l’opposition ! – qui évoque « des officines, des comploteurs et des manipulateurs ». C’est votre ministre de la défense – où est-elle ? – qui se présente comme une victime que l’on voudrait atteindre parce qu’elle serait susceptible de vous remplacer. C’est votre ministre délégué aux collectivités locales – mais où est-il ? – qui parle, dimanche, d’une « tentative de meurtre politique ». Ce n’est plus un Gouvernement : c’est un champ de bataille ! Et où trouver de la solidarité quand la haine est devenu le sentiment commun ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur divers bancs)
Vous voudriez faire croire qu'il serait possible, avec un tel attelage, de donner confiance aux Français quand votre gouvernement en est totalement dépourvu, de susciter le respect du peuple, quand tout est permis au sommet de l'État. Et que dire de l'image de la France à l'étranger, au sujet de laquelle la présidente du Medef elle-même vous met en garde ? Comment admettre plus longtemps ce délabrement, cette déconsidération, ce délitement des institutions, et même de la politique, que personne – au-delà des affrontements entre la droite et la gauche – ne peut accepter de voir réduite à des coups tordus, des machinations et des manipulations. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste ; protestations sur les bancs du groupe UMP)
Dans toute démocratie digne de ce nom, une initiative aurait été prise pour changer la donne, purger la crise et retrouver la sérénité indispensable au service du pays. La logique et la clarté exigent à tout le moins un changement de gouvernement. Mais rien ne bouge. Tout se maintient, parce que chacun, au sein même de ce gouvernement, se tient. C'est là que la crise politique débouche – et vous en portez seul la responsabilité – sur une crise institutionnelle, puisque le mécanisme de la responsabilité ne joue plus. Le chef de l'État vous confirme comme Premier ministre, sans rendre compte au pays de ce choix, et sans décourager vos successeurs virtuels de se préparer. Vous-même, dans un isolement qui n'a rien de splendide, vous efforcez de poursuivre votre mission sans oser demander la confiance de l'Assemblée nationale, ce qui aurait pourtant permis de voir si vos amis vous l’accordaient ! Et c’est pourquoi nous déposons, nous, cette motion de censure, qui va permettre de clarifier la situation.
Quant au Président de l'UMP, numéro deux du Gouvernement, qui se prétend victime d'apprentis comploteurs – mais lesquels ? – et qui a déclenché la déferlante judiciaire qui vous atteint de plein fouet, il choisit de rester au ministère de l'intérieur pour mieux se protéger – il l'avoue lui-même – (Protestations sur les bancs du groupe UMP ; applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Ce qu’il cherche, c’est d’abord sa propre sécurité politique, tout en menant campagne pour la présidentielle – et c’est grave ! – aux frais du contribuable et de l'État… (Mêmes mouvements)
M. François Bayrou - C’est vrai.
M. François Hollande - Ce n'est plus de l'habileté mais de la duplicité, et cela mérite aussi qu’on le condamne. Ainsi tous ceux qui ont compétence au sommet de l’État pour agir se dérobent : le Président de la République, par confort personnel ; le Premier ministre, par indifférence à l'égard du suffrage universel, dont, d’ailleurs, il ne procède pas lui-même ; le numéro deux du Gouvernement, par calcul électoral. Dès lors, aux termes mêmes de notre Constitution, il revient à l'Assemblée nationale d'exercer la responsabilité et c’est la fonction de cette motion de censure. Puisque le chef de l’État ne veut pas changer de gouvernement, puisque le Premier ministre ne pose pas la question de confiance, puisque le Président de l’UMP préfère l’arrangement à la rupture, alors, c’est au Parlement, en votant la censure, de dénouer la crise et de stopper le processus qui abîme aujourd’hui la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur divers bancs)
C'est pourquoi la motion de censure, que je présente ici, au nom du groupe socialiste, des radicaux de gauche et des Verts, est l'instrument de la clarification. Elle vise à tirer toutes les conséquences de comportements inadmissibles en démocratie, ainsi que toutes les conclusions de l’impossibilité dans laquelle se trouve le Gouvernement de continuer sa tâche.
Elle sanctionne aussi vos choix économiques et sociaux, qui ont affaibli le pays et vous ont placé au plus bas niveau de popularité de toute la Ve République. Elle est tournée vers les intérêts de la France. Tous ceux qui la voteront en conscience contribueront à sortir le pays de l'impasse (Exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP). Par contre, tous ceux qui ne la voteront pas, seront considérés comme soutenant Dominique de Villepin à la tête du Gouvernement, au risque d'amplifier la crise sociale et morale. Et ils en rendront compte, le moment venu, devant les électeurs ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste)
Au-delà de notre vote d'aujourd'hui, nous mesurons, les uns et les autres, l'intensité du trouble qui traverse notre pays : il s'interroge sur sa place en Europe – et le référendum du 29 mai 2005 en a été le signe ; il refuse le libéralisme comme modèle de référence, et le conflit sur le CPE en a été l'illustration ; il se pose la question essentielle de son identité et de la capacité à vivre ensemble, et les émeutes urbaines en ont été l'un des révélateurs ; il doute de la volonté du politique de prendre la mesure de la mondialisation, et la succession des alternances depuis vingt ans l’a démontré. Bref, tout appelle à une meilleure maîtrise des enjeux fondamentaux qui se posent à la France ; tout commande un débat « projet contre projet » sur les questions essentielles de l'égalité, de la laïcité, de l'éducation, de l'environnement, de l'énergie. Tout exige de faire de la démocratie l'objectif de l'action publique et les conditions de sa réussite. Au lieu de cela, que voyons-nous ? L'exécutif tout entier, par ses comportements, par ses silences comme par son irresponsabilité, fait subir une épreuve terrible aux Français, dont il ne tient qu'à l'Assemblée nationale qu'elle s'arrête. C'est vous, et votre gouvernement, qui créez la défiance. Vous prenez le risque, par la tempête que vous levez, de gonfler encore les vents mauvais de l'incivisme et de l'extrémisme.
La censure, c'est aussi un sursaut républicain pour revenir à l'essentiel. Et d'abord à l'immédiat et à l'urgent, c'est-à-dire à tout ce qui fait la vie quotidienne des Français, fatigués d'une affaire qui les désole, mais harassés, surtout, par les effets de votre mauvaise politique et sociale. Sur l’emploi, votre méthode, c’est d’afficher des résultats en trompe-l'œil sur le chômage, alors les annonces de suppressions d'emplois se multiplient. Aujourd’hui même, c’est la SOGERMA, filiale d’EADS, entreprise dans laquelle l'État joue un rôle majeur, qui ferme son site de Mérignac. En l’espèce, je vous demande d'aller au-delà des proclamations convenues et de contraindre le Président d'EADS, M. Forgeard, que le Gouvernement a porté à la tête de cette entreprise – avec M. Gergorin, dont vous connaissiez parfaitement, dès cette époque, le rôle dans la déstabilisation de l’État – (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur divers bancs) à revenir sur cette décision de fermeture. Le vrai scandale d'EADS, il est là, dans les mille emplois supprimés par incompétence des dirigeants à régler une crise de succession, trop occupés qu’étaient certains d’entre eux à fomenter une crise au sommet de l’État. Vous parlez d’emploi, quand, chaque jour, de nouveaux plans sociaux s’annoncent et que, dans nos circonscriptions, nous sommes assaillis par les difficultés qui en découlent. Vous annoncez 400 000 CNE, mais combien d’emplois ont été supprimés ? Qu’avez-vous fait pour lutter contre la précarité et les licenciements sans motifs ?
Qu’avez-vous fait pour limiter les conséquences de la hausse des prix du carburant et du gaz ? Qu’est devenu le « ticket transports » pour les salariés, annonce sans suite d’il y a plus de huit mois ? Et vous voudriez que l’on vous croie alors que toutes vos annonces sont restées lettre morte. Et dois-je parler de la crise des banlieues, alors que vous vous êtes contentés de mettre le couvercle sur la cocotte-minute ? On append que les jeunes de ces quartiers ont été convoqués à l’ANPE, et que ça s’est arrêté là ! Tel est le bilan de votre politique sociale.
Quant à l’insécurité, et nous aurions aimé que votre ministre de l’intérieur soit là pour nous en parler, combien de faits divers atroces constate-t-on depuis des mois ? (Huées et claquements de pupitre sur les bancs du groupe UMP ; protestations sur plusieurs bancs du groupe UDF) Or je n’ai pas oublié, lorsque nous étions aux responsabilités, que chaque séance de questions au Gouvernement donnait lieu à une exploitation éhontée de ce type de drames (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste). Le ministre fait part de sa compassion pour les victimes : encore heureux ! Mais cela ne suffit pas lorsque l’on se contente de se payer d’effets d’annonce depuis quatre ans ! Tel est le bilan de votre politique contre l’insécurité (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
Et que dire de votre gestion des finances publiques : en quatre ans, l’endettement, en proportion de la richesse nationale, a augmenté de dix points ; les déficits de l’État et de la sécurité sociale atteignent des niveaux historiques et celui du commerce extérieur dépasse 25 milliards pour 2005 !
C’est face à ce bilan et dans ce contexte, pesant, de précarité, d'incertitude, de peur du déclassement, que l'affaire qui vous étreint et vous étouffe, s'installe. Cette inquiétude face au risque de déclin, mesurez là ! Quand l'indignation s’ajoute aux inégalités et aux injustices, alors tout est possible – et vous n’avez pas de leçons à nous donner à cet égard ! (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP) Le 5 mai 2002, contre l’extrémisme, nous avons pris nos responsabilités ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Vous, vous avez reçu mandat de défendre la République ! Qu’en faites-vous aujourd’hui ? Vous la salissez par votre comportement. Respectez au moins le mandat de 2002 : luttez contre l’extrémisme et défendez la République ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste)
Beaucoup dans cette assemblée, au-delà des clivages politiques, ressentent avec douleur le malaise que notre pays connaît ; beaucoup éprouvent avec lucidité le besoin de clarification, de transparence, de vérité. Chacun constate avec inquiétude les effets de ce délabrement au sommet de l'État ; chacun reconnaît que notre pays interpelle ses dirigeants sur des comportements inadmissibles.
Pouvons-nous, en toute bonne foi, attendre 2007 avec un Gouvernement constitué comme il l’est, avec un numéro un et un numéro deux qui se déchirent, avec des bandes, avec des clans ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste ; exclamations sur les bancs du groupe UMP) Pouvons-nous vivre encore un an dans ce climat irrespirable ? Vous êtes d’ailleurs venus bien peu nombreux, Mesdames et Messieurs de la majorité, soutenir votre Premier ministre ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste) Sans doute vos collègues qui ne sont pas là ne voteront-ils pas la censure ; mais d’ores et déjà, ils ne vous accordent plus leur confiance (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste). Au-delà de l’affrontement gauche–droite, la question est posée à tous. Que ceux qui veulent mettre un terme à la crise votent la censure et accordent au moins leur confiance à la démocratie et au Parlement. Que ceux qui ne la voteront pas la craignent : elle viendra en 2007. (Les députés du groupe socialiste et M. Mamère se lèvent et applaudissent longuement)

samedi 13 mai 2006

Jumelage franco-allemand


Durant tout le week-end, Saint-Priest accueille une délégation venue de Mülheim-am-Main en Allemagne. Ces invités participent aux cérémonies de renouvellement du jumelage entre les deux villes. En tant que Députée, Maire de Saint-Priest, j'ai présidé cet événement et prononcé un discours solennel à cette occasion.
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Il y a donc 40 ans, presque jour pour jour, le 20 mai 1966, les Maires respectifs de Mühlheim-am-Main et Saint-Priest, Werner GRASMÜCK et Charles OTTINA, signaient l'acte de jumelage entre nos deux communes.
C'est cet engagement initial que nous allons renouveler dans quelques instants. Mais avant de procéder avec M. MÜLLER à la signature officielle, il me paraît important de resituer ce geste dans le contexte de l'époque afin que chacun – je pense notamment aux plus jeunes – en perçoive bien l'importance et la portée.
1966 ne se situe qu'à un peu plus de vingt ans de la fin du second conflit mondial qui a si brutalement déchiré nos deux pays. Les plaies alors ouvertes sont encore douloureuses et le traumatisme profond au sein des deux peuples.
Dès la fin des années 50, le chancelier ADENAUER et le Général DE GAULLE, en véritables visionnaires ont,il est vrai,de nouveau posé les bases d'une réconciliation qui prendra corps dans le Traité de l'Elysée signé en janvier 1963.
Dans le même temps, ce tournant des années 60 est au niveau mondial une époque extrêmement tendue et bouleversée, où chaque jour la paix est menacée. Guerre froide – avec notamment la construction du mur de Berlin de si pénible mémoire pour nos amis allemands – décolonisations, tensions internationales, rendent plus impérieux – plus difficile aussi – le devoir de réconciliation.
Mais les années 60 verront également les premiers pas de l'édification de l'Union Européenne dont nos deux pays demeurent aujourd'hui encore des piliers.
A leur niveau, Werner GRASMÜCK et Charles OTTINA s'inscriront dans cette double perspective : consolidation de la paix, construction européenne. Dès l'origine, les deux sont indissociables. C'est en 2006 encore, tout le sens qu'il faut donner au geste que nous allons reproduire.
Il signifie que l'Europe est toujours un projet, un espoir de paix, un espace d'échange, de coopération entre les Etats et entre les peuples, auquel des communes telles que les nôtres donnent chaque jour sa dimension concrète.
L'acte initial était donc posé le 20 mai 1966 entre Charles OTTINA et Werner GRASMÜCK, encore convenait-il de lui donner vie et de l'inscrire dans la durée.
A leur côté ils purent d'abord compter sur l'implication de Louis RAVERAT mais aussi de Karl STIER et, déjà, de Irmgard SONDERGELD, présente lors de la signature il y a 40 ans.
Werner GRASMÜCK s'y employa quant à lui jusqu'en 1995. Il faut dire qu'il avait trouvé face à lui un homologue tout aussi convaincu et volontaire en la personne de Bruno POLGA. Durant plus de 20 ans, à travers ses mandats successifs, Bruno – nombreux peuvent en témoigner ici – s'est montré un défenseur passionné du jumelage, de la même façon qu'il a toujours été sincèrement attaché à l'amitié franco-allemande et à la construction européenne.
Durant des décennies, le jumelage va alors prendre de l'ampleur sous l'impulsion de M. SCHELSKE, de Karl Heintz STIER puis sous votre conduite, M. MÜLLER, avec aussi des adjoints motivés Maryse GILARDINI, Robert BOSSY, Charles-Henri BOUCHE, Jacqueline MONSIMIER et Fritz ORTOLF. Il touchera toujours plus d'associations, les établissements scolaires, le sport, la culture, le tout ponctué d'anniversaires et de rencontres marqués par l'estime réciproque, l'amitié et la fraternité.
Il est vrai que – gage de pérennité – l'accent a d'emblée été mis sur la jeunesse puisque les premiers échanges, dès décembre 1966, ont concerné des classes de neige dans les Alpes.
Autre atout, ils se sont très vite étendus au monde associatif et notamment sportif, signe que – si j'ose dire – "le ciment avait pris" dans la population-même, qu'il était donc une réalité pour les citoyens les plus actifs et entreprenants, au-delà de l'impulsion institutionnelle initiale.
Enfin, autour de Jacqueline MONSIMIER, Françoise CHAVAGNE et Marguerite JEGER et de leurs homologues allemands, le jumelage a fait preuve ces dernières années encore, de sa capacité à se renouveler et à s'ouvrir sur de nouvelles thématiques. Je pense par exemple aux rencontres initiées avec le conseil des étrangers de Mühlheim, aux rencontres entre femmes allemandes et françaises.
En terme d'ouverture, il faut aussi évoquer les échanges tri-nationaux développés au lycée Condorcet, mais aussi l'action conjointe engagée au Burkina FASO. Nous y attachons beaucoup d'importance, aussi avons-nous tenu à ce que Thorsten EHMANN et Gérard HEINZ vous la présentent plus en détail, lors de cette cérémonie, dès après la signature des actes.
A noter d'ailleurs, que le monde associatif n'est ici pas en reste non plus, puisqu'on a vu se nouer des liens à l'initiative du Groupe d'Intervention des Sapeurs Pompiers Européens basé à Saint-Priest.
Toutes ces questions sont incontestablement la preuve de la modernité de la notion de jumelage. Or, cette modernité – justement – est pour moi un formidable motif d'espoir et de confiance dans l'avenir de notre amitié. Elle ne fait que redoubler ma détermination et – je le sais – celle de l'équipe municipale qui m'entoure, à poursuivre et à intensifier notre coopération.
A ce titre, il me semble important de témoigner tout particulièrement de notre gratitude collective à celle qui avec une détermination et une motivation inébranlables, anime et impulse, tout au long de l'année ce jumelage, à savoir Jacqueline MONSIMIER.
Efficace et dynamique, elle a réglé et conçu jusque dans le détail la programmation de cet anniversaire avec une énergie admirable.
Je sais qu'elle a bénéficié en cela de l'appui de ses collègues et de nombreux services municipaux. Chacun ayant eu à cœur de montrer par la réussite de l'événement, notre attachement au jumelage.
Il serait risqué d'entreprendre de les citer tous mais ils doivent savoir combien nous leur sommes reconnaissants.
Ce témoignage de gratitude s'adresse bien sûr en tout premier lieu à Jean-Marc RECORBET, Danièle SIMON et Laurie GAUTHEREY qui ont assisté Jacqueline avec beaucoup d'entrain et de disponibilité.
Je souhaite également saluer et remercier Carole DESMOND, Jean-Claude POIRIER, Alexis CIESLA, Arlette DELUCHE, l'orchestre "les soufflants" de la Maison de la musique municipale, les élèves des collèges qui viennent de vous accueillir par une œuvre composée spécialement pour l'occasion.
Je remercie enfin Thorsten EHMANN, Gérard HEINZ, Patrick ARNAUD et les membres de l'association burkinabée "Soleil d'Afrique" qui vont clore autour d'un film et d'une prestation musicale de très grande qualité la présente cérémonie.
Laissez moi pour conclure, Monsieur le Maire de Mühlheim, cher Bernd MÜLLER, Monsieur le Président du Parlement, Klaus WEYER, avant de vous laisser la parole, vous redire d'une part notre fierté et notre joie de vous accueillir pour ce 40ème anniversaire, mais aussi, l'attachement profond et indéfectible de l'ensemble des San-Priots aux liens qui unissent nos deux communes ainsi que notre volonté inébranlable de les conforter pour l'avenir.
Merci de votre présence.
Vive l'amitié entre Mühlheim-am-Main et Saint-Priest et vive notre jumelage !

mardi 9 mai 2006

Rugby à Meyzieu


Ce dimanche 7 mai, se déroulait, à l'initiative de l'US Meyzieu-Rugby, la 16ème édition du Tournoi des "P'tits Crampons". Comme chaque année je suis ravie du succès de cette manifestation. 1500 jeunes rugbymen de 7 à 13 ans ont concouru pour cette véritable Fête du Rugby. C'est avec grand plaisir que j'ai adressé à tous les participants et à leurs familles le mot de bienvenue suivant :
Chaque week-end, sur les stades de la circonscription dont je suis l'élue, je croise sportifs et bénévoles qui connaissent ma passion pour le rugby. Je suis heureuse de pouvoir m’adresser à un cercle encore plus large de passionnés de ce sport à l’occasion de cette nouvelle édition du « Tournoi des P’tits Crampons », devenu l’un des plus importants rassemblements des écoles de rugby depuis sa création en 1991.
Cette saison, à tous les niveaux de la compétition, l’engouement du public pour le rugby et ses valeurs ne se dément pas. Ce succès populaire est évidemment lié à la qualité du jeu produit par les équipes les plus en vue mais également par le dynamisme des nombreux clubs formateurs.
En leur sein, je veux particulièrement souligner l’investissement remarquable des éducateurs et des dirigeants. Cette année, après sa disparition brutale, Christian Boghossian, l’un des animateurs emblématiques de cette manifestation sera malheureusement absent et je tenais à saluer sa mémoire dans ce court message de bienvenue à tous les participants au Tournoi.
Traditionnel rendez-vous printanier des rugbymen en herbe cette manifestation illustre l’esprit de ce sport, alliance harmonieuse entre force et intelligence, entre puissance et respect des règles, entre initiative individuelle et discipline collective.
Ce dimanche 7 mai, je sais que les participants seront nombreux à cette fête du rugby. Bravo à ce club reconnu qu’est l’USM Rugby, bravo à tous, organisateurs, bénévoles, entraîneurs, accompagnateurs, parents mais surtout bons matchs à tous les enfants qui seront réunis par amour du ballon ovale.
J’adresse mes meilleurs vœux d’épanouissement sportif à chaque « P’tits Crampons » et j’espère que cette compétition sera pour eux un excellent souvenir.
Martine DAVID Députée de la 13ème circonscription

jeudi 4 mai 2006

Accueil des personnes âgées


J'ai été récemment sollicitée par le Directeur de la Maison de Retraite de Meyzieu, pour appuyer une demande de subvention. En effet, l'actuel établissement de Meyzieu est considéré comme vétuste et un projet de construction de nouveaux bâtiments est envisagé. Connaissant l'utilité d'un tel lieu d'accueil, le réconfort pour les familles de placer leurs parents dans un établissement de proximité, j'ai évidemment accepté d'insister auprès de la D.D.A.S.S. du Rhône afin qu'un financement public soit accordé.
Monsieur le Directeur Départemental de l’Action Sanitaire et Sociale
Monsieur le Directeur, J’ai été récemment sollicitée par le Directeur de la Maison de Retraite publique de MEYZIEU, concernant une demande de subvention auprès de la Caisse Nationale de Solidarité Autonomie. En effet, l’établissement, aujourd’hui assez ancien, se voit contraint à une mise aux normes dans les délais les plus courts. Plutôt qu’une rénovation, c’est la piste de la construction de nouveaux locaux qui a été privilégiée. Dans ce cadre, un projet d’extension de la structure vous a également été soumis. Je sais le rôle joué par cet établissement pour la population de l’Est-Lyonnais et les nombreuses familles qui confient leurs proches à cette institution reconnue. Je sais aussi les demandes que cette Maison de Retraite ne peut satisfaire faute de place. Je sais enfin, l’importance de maintenir un prix de journée accessible aux plus modestes. Aussi, je me permets d’intervenir personnellement auprès de vous afin que la demande de soutien financier pour la construction d’un nouveau programme de 80 lits soit examinée avec la plus grande bienveillance par vos services. Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à la présente, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes respectueuses salutations.
Martine DAVID

mardi 2 mai 2006

Fête des Travailleurs


Hier, de nombreux défilés se sont déroulés partout en France. Cette tradition ouvrière, née dans le contexte du combat syndical pour la limitation du temps de travail à la fin du XIXème siècle, est depuis l'occasion de rappeler les revendications des Travailleurs. D'abord violentes et souvent interdites, ces manifestations sont depuis beaucoup plus paisibles et désormais habituelles. D'autant plus que depuis 1947 ce jour est férié et payé selon le Code du Travail.
Au moment où le Droit du Travail est menacé, et où la précarité menace, il est toujours utile de rappeler que les Droits des salariés ont été durement acquis par des luttes sociales. Le 1er Mai doit donc permettre de rappeler le rôle indispensable des syndicats dans la transformation sociale et l'amélioration des conditions de travail.
Voici quelques liens vers les sites internet des syndicats français...
http://www.cgt.fr/
http://www.cfdt.fr/
http://www.force-ouvriere.fr/
http://www.cftc.fr/
http://www.cfecgc.org/
http://www.unsa.org/
http://www.unef.fr/
http://www.unl-fr.org/