mardi 19 décembre 2006

Pilotage du projet CFAL


Hier, le Préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-Pierre Lacroix, avait convoqué les élus membres du Comité de Pilotage du projet de Contournement Ferroviaire de l'Agglomération Lyonnaise (C.F.A.L.). En tant que Députée, j'étais invitée à cette réunion à la Préfecture. A cette occasion, j'ai fait répéter mon opposition au tracé envisagé. J'ai également profité du rassemblement de riverains, regroupés au sein du Collectif FRACTURE, pour rappeler que la mobilisation citoyenne restait forte.
Voici le texte d'un courrier dans lequel je faisais part de mes inquiétudes et dans lequel je listais mes exigences dans ce dossier.
Monsieur le Préfet,
Comme vous le savez, les voies routières et autoroutières et notamment celles de l’Est Lyonnais sont perpétuellement saturées par d’énormes flux de marchandises. Face à cette tendance inquiétante, un plan de développement du ferroutage avait justement été entériné le 22 juillet 2001. Pour l’agglomération lyonnaise, il s’agissait de construire un Contournement ferroviaire. Un tel équipement, devait permettre de rééquilibrer les différents modes de transport, de délester certains axes et de réduire les risques liés au passage de matières dangereuses.
Les habitants de la zone concernée souhaitaient néanmoins qu’une telle infrastructure, lourde et pérenne, soit réalisée dans le respect de leur cadre de vie et fasse l’objet d’une concertation la plus large et la plus équitable. Malheureusement, cette décision politique ambitieuse voyait sa portée réduite quand, le 16 mai 2003, le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIADT) imposait un nouveau cahier des charges. Gilles DE ROBIEN, alors Ministre de l’Équipement, et Dominique BUSSEREAU, Secrétaire d’État aux Transports, décidaient que le dossier serait scindé en deux tronçons distincts.
De fait, seule la Partie Nord du Projet, entre Ambérieu-en-Bugey et la ligne Lyon-Grenoble-Chambéry fait aujourd’hui l’objet d’une consultation alors qu’une vision d’ensemble semblait indispensable. Dans ce cadre, la non-réalisation ou la réalisation différée de la Partie Sud pour de simples questions budgétaires me semble clairement inacceptable.
D’une part, cette décision implique une renonciation à dissocier les trafics locaux et de transit et à faire sortir certains flux du cœur de l’agglomération. D’autre part, elle signifie un renforcement insupportable des nuisances le long de la pénétrante Lyon-Grenoble-Chambéry avec le doublement envisagé de la voie ferrée sur les communes de Saint-Priest, Mions, Saint-Fons, Vénissieux, Corbas, Toussieu et Saint-Pierre-de-Chandieu.
Parce que l’Est Lyonnais ne peut indéfiniment concentrer tous les équipements nécessaires à l’agglomération et payer seul le tribut au développement économique de tous, parce que 300 000 habitants ne peuvent être aveuglément sacrifiés, le Ministre des Transports, que j’ai solennellement interpellé le 17 juin dernier (sans suite à ce jour), doit répondre aux exigences formulées par les associations et les élus des collectivités concernées (Conseil Régional, Conseil Général, Communauté Urbaines, Communes).
Je demande donc une réflexion globale qui seule peut permettre un choix admis et respecté dans ce délicat dossier. Fermement décidée à promouvoir une alternative qui prévienne les ravages dans ce qui sera à terme le cœur même de l’agglomération, je continuerai à défendre les conditions de vie des riverains. Ce combat passera également par une vigilance accrue contre l’implantation non concertée et démesurée de plates-formes logistiques notamment dans la zone des « 4 Chênes » ou sur le site Bal de Vénissieux. Je réitère donc mon refus catégorique de ce projet inadapté émis lors de la consultation au sujet de la D.T.A.
En référence aux demandes répétées que j’ai formulées depuis plusieurs mois :
- je manifeste ma volonté que le Contournement Ferroviaire de l’Agglomération de Lyon soit réalisé d’un seul tenant
- j’exprime mon refus de me prononcer sur les faisceaux tant que le cadre de la consultation n’aura pas été clairement précisé comme je vous l’ai demandé et tant que le Ministère des Transports n’aura pas fourni les indispensables assurances sur la réalisation et le financement de la Partie Sud
- j’exige que le nœud ferroviaire entre le Contournement et la ligne Lyon-Turin ne soit en aucun cas situé à l’Ouest de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry
- je refuse fermement le doublement de la ligne Lyon-Grenoble-Chambéry
- je réaffirme la nécessaire vision d’ensemble pour que les acteurs du projet, associations, habitants, élus, puissent se prononcer en toute connaissance de cause, en transparence et en sincérité
Vous souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, mes sincères salutations.
Martine DAVID

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