jeudi 20 juillet 2006

Un bidonville à Saint-Priest


Au coeur d'un été caniculaire, les préoccupations sont de plus en plus fortes concernant le camp de "réfugiés", installé depuis près d'un mois sur un terrain appartenant à la D.D.E. dans le quartier de Revaison. J'ai récemment interpellé le Préfet, le Président du Conseil Général, le Président de la Communauté Urbaine de Lyon et le Premier Ministre sur cette situation qui ne saurait perdurer.
"Monsieur le Premier Ministre,
Je souhaite par la présente, avec beaucoup de gravité, vous faire part de ma très vive préoccupation relative aux conditions de vie au sein d'un campement installé à Saint-Priest, sur des terrains appartenant à la Direction départementale de l'équipement, depuis début mai.
Vous trouverez ci-joint copies des courriers adressés à ce sujet à M. le Préfet de la Région Rhône-Alpes ainsi qu'à M. le Directeur départemental de l'équipement.
L'urgence me conduit à insister sur les conditions sanitaires déplorables – sur un terrain encaissé, sans aucun confort aucune hygiène – auxquelles sont confrontées près de 300 personnes, qui ne manqueront pas de se détériorer encore avec l'installation durable des températures estivales, faisant peser, notamment sur les enfants très nombreux, des risques qu'on ne peut choisir d'ignorer.
La seule intervention bienveillante du C.C.A.S., des services départementaux et d'associations humanitaires ne peut qu'atténuer cette situation consternante.
Outre le devoir de secours qui s'impose à chacun face à la mise en danger de vies humaines, la question qui est posée ici est celle de l'accueil des réfugiés à l'échelle de l'agglomération lyonnaise. On sait en effet que l'ensemble des capacités d'accueil sont saturées et que l'autorité préfectorale ne fait qu'observer les déplacements et les installations toujours illicites, d'une ville à l'autre. Or, des cas identiques ne cessent de se répéter depuis plusieurs années provoquant l'incompréhension voire la colère de la population ; sentiments d'autant plus exacerbés que les communes, isolées et démunies dans leur action, donnent une image d'impuissance.
J'ajoute que, pour accroître encore la complexité du problème, les individus concernés sont entrés en France sous le couvert d'un visa touristique, qu'ils ne sont pas en situation irrégulière et qu'ils seront prochainement citoyens européens de plein droit.
Ma requête est donc double, Monsieur le Premier Ministre, concernant divers secteurs de l'activité gouvernementale, je l'adresse à vous : quelles dispositions peut-on prendre en urgence pour remédier au cas vécu aujourd'hui par Saint-Priest, dans lequel le pire est à redouter ? Mais au-delà, de quels moyens entend-on doter l'agglomération lyonnaise pour répondre durablement à l'afflux croissant de réfugiés ? Qui peut être susceptible selon vous, sur votre instruction, d'initier une réflexion et un travail communs sur ce sujet ? Je précise que je serai pour ma part disposée à y contribuer activement et de façon responsable.
Vous remerciant par avance de vos réponses, je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de mes sincères salutations.
Martine DAVID"

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