mercredi 29 mars 2006

Le Gouvernement est sourd... crions plus fort !


La Grève d'hier a été très suivie et les manifestants sont descendus nombreux dans la rue pour demander le retrait du CPE. J'étais en fin de matinée à Lyon aux côtés des quelques 40 000 lycéens, étudiants, chômeurs et salariés mobilisés.
L'après-midi, le Groupe des Députés Socialistes de l'Assemblée Nationale a évidemment relayé cette contestation. C'est Jean-Marc AYRAULT, Président du Groupe qui a interpellé le Premier- Ministre. Voici le texte de sa Question d'actualité :
"Voilà plus de deux mois que le CPE bloque notre pays (Protestations sur les bancs du groupe UMP). Voilà plus de deux mois qu'il dresse les Français contre votre Gouvernement. Tout a été dit sur les raisons de leur refus ; vous seul ne les entendez pas, vous seul ignorez l'esprit de responsabilité des organisations syndicales et étudiantes. Toutes récusent la précarité du CPE mais toutes sont conscientes de la nécessité de bouger, de rénover le parcours professionnel des jeunes. Toutes sont prêtes à négocier, dès lors que vous ferez le geste de retirer le CPE (Protestations sur les bancs du groupe UMP).
Force est de constater que ce geste ne vient pas ! Où allez-vous ? Que voulez-vous ? Vous semblez avoir fait du CPE une affaire personnelle, pour démontrer que vous pouvez faire ployer l'échine à tout un peuple ! Je vous le dis avec gravité, Monsieur le Premier ministre : votre obstination est lourde de périls. Vous jetez la jeunesse dans la rue ; vous l'exposez à la violence des casseurs et à la riposte des forces de l'ordre ; vous provoquez une grève nationale en plein marasme économique ; vous réveillez les feux mal éteints des banlieues ! Non, Monsieur le Premier ministre, on ne construit pas un destin personnel contre son propre peuple (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains) !"
Comme nous, vous aimez la France. Comme nous, vous croyez qu'elle est capable des plus beaux sursauts lorsqu'elle est unie. Ne pensez plus qu'à elle, à son image, à son intérêt, à son unité. Oubliez votre orgueil, retirez le CPE, faites la paix avec les Français (Mêmes mouvements) ! Une telle décision ne serait pas une défaite : ce serait donner une chance à la négociation ; ce serait ouvrir la voie à un compromis social ; rassembler autour d'un projet partagé. On se grandit plus sûrement à convaincre, plutôt qu'à vaincre, à entraîner, plutôt qu'à contraindre. Monsieur le Premier ministre, la réponse est entre vos mains. Désormais, vous êtes le seul responsable (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains) !

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