vendredi 31 mars 2006


Hier, j'accueillais au Château de Saint-Priest de nombreux intervenants spécialistes, dans le cadre des travaux du Groupe d'étude sur les sectes de l'Assemblée Nationale. Impliquée de longue date sur ce sujet, j'ai constaté avec plaisir que cette initiative avait intéressé de nombreux participants. Trouvez ci-après mon discours d'accueil prononcé en ouverture de cette journée.
Monsieur le Président de la Miviludes,
Monsieur le Président du groupe d'études,
Mesdames, Messieurs, les Parlementaires, chers collègues,
Mesdames, Messieurs, les élus,
Mesdames, Messieurs, les Présidents d'associations,
Mesdames, Messieurs,
En dépit de l'aspect tout à fait sérieux et grave de notre rencontre de ce jour, je dois vous avouer que j'éprouve beaucoup de plaisir et de fierté à vous accueillir à Saint-Priest.
Certes une seule journée, aussi studieuse que celle-ci, ne vous donnera qu'un aperçu de notre commune, mais j'espère que vous pourrez apprécier pleinement les qualités esthétiques et le confort de ce château. Sachez que tous les services municipaux mobilisés ont eu à cœur de rendre votre séjour et votre travail les plus agréables possibles.
La satisfaction que je viens d'évoquer est d'autant plus forte que la lutte contre les dérives sectaires est un combat auquel j'ai décidé très tôt de participer en qualité de Députée. J'attache énormément d'importance à ce dossier dans lequel je me suis toujours impliquée avec détermination. Je vois d'ailleurs dans cette salle nombre de collègues et de collaborateurs avec lesquels nous avons ardemment œuvré depuis plusieurs années.
Sans doute parce que rien n'est plus opposé à ma conception de l'être humain que cette propension à l'obscurantisme, à l'asservissement et finalement à la négation de l'individu.
Dès lors, je l'ai dit, le sujet qui nous rassemble doit être appréhendé avec infiniment de sérieux et de gravité. J'en souligne en tout cas pour ma part la pertinence.
En effet, comme il est indiqué dans le préambule du dossier de présentation de la journée, "les sectes aiment les enfants". Cible privilégiée, tellement accessible, tellement malléable et si bon investissement pour l'avenir aussi.
Les dirigeants des organisations sectaires l'ont bien compris qui déploient des efforts considérables en ce sens, via les parents mais aussi via l'ensemble des institutions normalement fondées pour contribuer à l'éducation de l'enfant, à sa culture mais aussi à son ouverture d'esprit. L'enseignement et en premier lieu l'enseignement privé confessionnel fait l'objet de tentatives fréquentes d'infiltration.
Hors, en opposition totale avec les principes de notre enseignement laïque et républicain, les sectes visent à isoler l'enfant, à contrôler son savoir, à maîtriser son raisonnement.
Mais plus grave encore, cette prégnance psychologique et morale peut aller dans de nombreux cas jusqu'à la maltraitance affective ou physique.
On atteint alors des niveaux d'ignominie face auxquels notre société et l'Etat garant de la sécurité, de l'épanouissement et du bien-être de chaque citoyen, ne peuvent rester inertes.
Heureusement la connaissance du phénomène sectaire, des méthodes insidieuses utilisées, la vigilance à cet égard, ont notoirement progressé dans l'opinion publique. L'extraordinaire travail réalisé par l'Observatoire interministériel sur les sectes d'abord, par la MILS ensuite, et enfin par la Miviludes aujourd'hui, n'y sont assurément pas étrangers. Toutefois ils ont malheureusement progressé en même temps que les techniques de persuasion, les supports du discours sectaire – et je pense notamment à l'internet – évoluaient eux aussi et devenaient plus efficaces, si j'ose dire plus "professionnels".
La mobilisation ne doit donc pas se relâcher, et il nous faut continuer à combattre des mouvements qui constituent un réel danger pour notre société. De la même façon qu'elle est la cible privilégiée de ces organisations, l'enfance doit être l'objet de toute notre attention.
Il nous faut donc persévérer dans le domaine de l'information dirigée vers le grand public, comme cela a été fait depuis plusieurs années mais peut-être avec davantage encore de pugnacité et d'audace.
Cet effort implique aussi un soutien accru au travail remarquable, mais trop longtemps méconnu et solitaire des associations qui agissent dans ce domaine et qui sont au plus près du terrain. Leur rôle est essentiel pour repérer, signaler, dénoncer tout agissement suspect ou condamnable.
Enfin, n'échappant pas à la marche globale du monde on sait que le phénomène est aujourd'hui d'ampleur internationale et sans doute convient-il, à ce niveau, de développer encore notre action et d'harmoniser nos moyens et nos politiques, notamment en Europe.
Je relève à ce titre la présence de plusieurs intervenants belges or je sais, par exemple, que nous avons noué des relations anciennes de coopération avec cet Etat très mobilisé aussi sur ces questions.
Ce travail commun est à bien des égards exemplaire et je salue et remercie tout particulièrement Jean-Claude MAES, Président de S.O.S. Sectes – Belgique, et Louis Léon CHRISTIANS, Professeur de Droit à l'université de Louvain-la-Neuve.
Je leur adresse, comme à l'ensemble des intervenants, un témoignage très sincère de gratitude et de reconnaissance, pour leur présence ce jour mais aussi pour leur implication dans cette lutte si essentielle.
Je souhaite également remercier Nicolas GUILLET et André DESMEDT qui ont assuré la coordination et l'organisation de cette journée de travail.
Permettez-moi enfin d'associer à ces remerciements l'ensemble des services municipaux qui ont collaboré pour faciliter le déroulement de cette journée et rendre plus agréable encore votre accueil à Saint-Priest.
Monsieur le Président, cher Philippe, je te cède donc la parole en te remerciant à nouveau d'avoir retenu notre commune pour y tenir cette rencontre.

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