mercredi 9 mai 2007

Commémoration du 8 mai 1945


Hier, pour le 8 mai, plusieurs cérémonies commémoratives se déroulaient dans les différentes communes de la circonscription. En tant que Maire de Saint-Priest, j'ai participé à celles qui se tenaient dans la ville. Voici le texte du discours que j'ai prononcé à l'occasion de ce rassemblement solennel.
Mesdames, Messieurs les élus, Monsieur le Président du Comité de liaison et Mmes MM. les Présidentes et présidents d'associations d'anciens combattants et victimes de guerre, Mesdames, Messieurs les responsables d'établissements scolaires et enseignants, Mesdemoiselles, Messieurs, les élèves, (collège Colette et G.S. Signoret) Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie d’être fidèles à ce rassemblement destiné à célébrer ensemble l’anniversaire de la signature de l’armistice du 8 Mai 1945.
Cette date est un rendez-vous de mémoire et d'espoir, où s'associent dans un même élan le souvenir des acteurs et victimes, civiles et militaires, d'un terrible conflit qui déchira l'Europe et notre pays 6 années durant, mais aussi l'hommage dû à ceux grâce auxquels la France fut rétablie dans sa grandeur et sa légitimité.
62 ans après, des rassemblements comme celui d'aujourd'hui doivent aussi nous permettre de rappeler quel fut l'enjeu de ce conflit.
Avec la seconde guerre mondiale, c'est l'univers des hommes libres, celui que les Français croyaient définitivement et naturellement le leur qui a failli chavirer.
Pour nos puissants alliés de l'Est comme de l'Ouest, la défaite de l'Allemagne constituait une victoire, c'était pour nous une véritable remontée de l'abîme.
En mai 1945, notre pays sort d'un gouffre. La France a connu là, l'une des pires épreuves de son histoire. Elle a été torturée dans sa chair et dans son esprit. Ayant perdu son sol, elle a failli perdre son honneur. Elle a vécu de mois en mois et d'année en année dans une angoisse terrible.
Et puis en mai 1945, certains commencent à peine à découvrir, devant les suppliciés de Buchenwald, devant ces fantômes surgis d'entre les morts, l'anéantissement qu'eut entraîné la domination du nazisme.
Mais beaucoup de Français ignorent encore toute l'ampleur du drame qui vient de frapper l'Europe. Ils ne mesurent pas non plus l'enjeu de la partie gagnée, au prix du courage héroïque de la Résistance, cette armée des ombres, au sein de laquelle tant de vies furent sacrifiées.
Ayons aujourd'hui et toujours une pensée fidèle pour tous ces combattants. Songeons aux otages, aux chambres de tortures, aux fusillés. Songeons aux hommes de coeur qui, les premiers, traqués, refusèrent de fléchir.
Chers concitoyens, laissons à cette heure, notre mémoire ou notre imagination remonter le temps et se représenter ce dernier printemps de guerre. Les commémorations sont faites pour ce rappel et pour cette méditation intérieure. Elles entretiennent à la fois le souvenir dû à ceux à qui nous devons la liberté et notre vigilance pour que plus jamais nous ne revivions de tels drames.
Souvenons-nous du formidable espoir qui grandit tout au long de l'hiver qui suivit, malgré les privations encore plus dures à supporter après cinq ans de guerre, les violences, la délation et l'attente.
En nous remémorant aujourd'hui cette période sombre du siècle passé, en nous inclinant devant les tombes des parents, des amis, des inconnus qui sont tombés sous le coup de l'histoire, nous célébrons le retour de la paix. Nous célébrons le retour d'une société juste et égalitaire, libre et démocratique.
Nous en remercions ceux qui ont mené ce combat pour la vraie liberté, celle qui, une fois conquise, porte en germe et permet toutes les autres conquêtes. Pour les jeunes générations, pour nos enfants, pour l'Europe et pour l'humanité entière, ne nous lassons pas de répéter et de témoigner "plus jamais la guerre".
Je vais maintenant procéder comme le veut l'usage à la lecture du message de M. Hamlaoui MEKACHERA, Ministre délégué aux anciens combattants.
"La date du 8 mai 1945 que l’on commémore aujourd’hui marque la fin d’une immense tragédie humaine. Devant nos monuments, la France rend un vibrant hommage à toutes les victimes emportées par cette tragédie et qui n’ont pu vivre ce jour de liberté. Elle exprime sa gratitude à ceux et celles qui, chacun à sa manière, ont dit « non » à l’ennemi. Elle renouvelle sa reconnaissance à tous ces soldats venus d’au-delà des mers pour sauver la Liberté.
Les conflits naissent souvent de l’ignorance de l’Autre. Du repli sur soi naît la tentation de développer sa propre vérité puis de la rendre peu à peu hégémonique. Le nazisme a créé une réalité que l’on sait : la domination de la force et de la peur, l’enrôlement et le travail forcés, les camps de concentration et d’extermination… Une réalité qui s’est écroulée au milieu de ruines, dans le fracas des armes.
Souvenons-nous, en ce cinquantième anniversaire de la signature du Traité de Rome, que la philosophie de ce texte, portée par les « Pères de l’Europe », a donné naissance au « Marché commun », ancêtre de notre Union européenne et au rapprochement des pays et des hommes.
Il est important de rappeler, en ce jour, que les grands pays européens ne se font plus la guerre depuis 62 ans, durée presque unique dans l’Histoire de ce continent, et que cette paix aurait été inimaginable sans ce nouveau contexte. Rappelons-nous également cette idée qui dictait la conduite de ce symbole de la Résistance que fut Jean Moulin : Chercher ce qui vous unit plutôt que ce qui vous divise.
Nous pensons à tous les combattants de ces sombres années qui, ainsi unis par un même idéal, nous ont permis d’être au rendez-vous de la Victoire. Il importe que dans un monde globalisé, incertain, inquiétant, cette Europe, née d’un conflit mondial, soit sauvegardée, renforcée pour continuer à assurer cette paix que nous devons à nos enfants en mémoire de tous ceux qui sont morts pour elle. Restons vigilants." Je vous remercie de votre attention

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