Hier soir, le Progrès avait réuni la plupart des Candidats aux élections législatives dans la 13ème circonscription à l'Espace Mosaïque de Saint-Priest. Le débat s'est articulé autour des trois thèmes suivants, choisis par les journalistes du Progrès : Infrastructures (Aéroport, Rocade, Contournement Fret) - Logement - Immigration. Un compte-rendu des échanges a été publié dans le journal d'aujourd'hui.
LE PROGRES Article du mardi 22 mai 2007
13e circonscription du Rhône: gare au souffle de la présidentielle
Premier des 14 débats "Le Progrès" ogranisés dans chaque circonscription. Hier, les candidats dans la 13e étaient réunis à l'Espace Mosaïque de Saint-Priest
Jacques Boucaud
Au-delà de l'élection législative dans la 13e circonscription (Décines, Saint-Priest et Meyzieu) qui verra s'affronter pas moins de quatorze candidats, se dessine en filigrane l'élection municipale de Saint-Priest. Parmi les postulants s'opposeront en effet le 10 juin, la députée socialiste sortante Martine David, maire de Saint-Priest depuis novembre 2003 et Philippe Meunier (UMP), chef du cabinet du maire de Meyzieu, lequel s'il est élu député, pourrait envisager sereinement sa candidature aux municipales de 2008, à Saint-Priest. Avec d'autant plus de sérénité que le vent, a semble-t-il tourné : dans cette commune traditionnellement à gauche, Nicolas Sarkozy a obtenu plus de 31 % des voix au premier tour de la présidentielle, près de 53 % au second. Le nouveau président de la République a réalisé un score encore plus élevé sur l'ensemble de la circonscription : 35 % au premier tour, près de 59 au second. La situation est donc inconfortable pour Martine David, élue en 2002 à la faveur d'une triangulaire qui l'avait opposée à Anne-Marie Dubost (UMP) et Bruno Gollnish (FN). Sa chance est aussi que les deux se représentent cette année (Marie-Laure Dubost classée dissidente). Mais la situation en 2007 n'est plus la même : d'abord, le candidat lepéniste dont l'ancrage régional peut lui laisser espérer un score supérieur au n° 1 du FN le 22 avril (11,9 %), pourra-t-il néanmoins se maintenir au second tour ? Ensuite, une dissidence à droite plus une candidate UDF-Mouvement démocrate, celle de la maire de Pusignan Chantal Genthon, suffiront-elles à mettre en difficulté Philippe Meunier, un mois après l'élection de Sarkozy à l'Elysée ?
Dix candidats devant 300 personnes
1 Infrastructures, environnement
Sur ce thème ô combien sensible dans cette 13e circonscription du Rhône, Martine David (PS), s'est déclarée opposée tout à la fois « au passage à deux fois trois voies de la rocade Est, à l'extension de l'aéroport Saint-Exupéry, à un contournement ferroviaire « croupion », à la création de toute nouvelle plate-forme logistique. » Philippe Meunier (UMP), a notamment mis en avant « le travail réalisé avec Dominique Perben pour limiter l'impact du contournement ferroviaire et retoquer le projet d'installation d'une plate-forme d'autoroute ferroviaire à Saint-Priest. » Bruno Gollnisch (FN) a appelé à la responsabilité : « A la Région, la majorité de gauche a approuvé le projet de contournement ferroviaire, pas le FN. » De son côté, Chantal Genthon (UDF-MoDem) a estimé : « Compte tenu des bouchons, augmenter la dimension de la rocade peut être judicieux. Je ne suis pas contre l'extension de l'aéroport à condition que le cadre de vie des populations riveraines soit préservé. » Pour Véronique Moreira (Les Verts) « la bonne question est celle d'une logique économique qui induit pollution et maladies. » Azedine Haffar (Diversité républicaine), a souligné « l'importance de Saint-Exupéry, sa présence évite des délocalisations. Je suis en revanche partisan d'une augmentation de la taxe sur les nuisances aériennes. » Une opposition partagée par Anne-Marie Dubost (UMP dissidente), laquelle n'est pas hostile à une extension de l'aéroport. » Pour le PCF, Isabelle Chanvillard, « il faut davantage de démocratie et de concertation dans ces dossiers. C'est le système qui aboutit à mettre sur les routes des tonnes de marchandises qui pose problème. » Yves Petiot (LO) est partisan « d'un contournement ferroviaire éloigné des populations et de la gratuité des transports en commun. » L'implantation du Grand stade de l'OL à Décines soulève, selon Philippe Meunier, un grave problème de desserte : « Il est quasi impossible d'acheminer 60 000 personnes alors que la rocade Est est saturée. » Des critiques soulevées également par Gérard Andrieux. Selon Martine David, « pour la desserte, il faut étudier un cadencement plus important de Léa, des navettes à partir d'un parking relais à Eurexpo, et la réalisation, en concertation avec les riverains, de la LY-6 (voirie qui relierait la rocade Est aux Sept chemins). » Azedine Haffar s'est félicité de « cette future manne économique avec de l'emploi à la clé. » Une approche positive faite sienne par Chantal Genthon. D'autres réserves sont venues de Véronique Moreira « défavorable à toute création de voirie (LY-6) » tandis que Isabelle Chevillard et Yves Petiot ont raillé « ceux qui parlent de concertation quand les décisions sont prises. » Bruno Gollnisch a plaidé pour « un référendum d'initiative locale sur ce dossier. »
2 Logement
Les communes doivent accueillir 20 % de logements sociaux. Pour Philippe Meunier, « il faut de la mixité, le logement social ne doit pas concerner toujours les mêmes. » Gérard Andrieux a cité en exemple « la Vendée de Philippe de Villiers où 85 % des habitants sont propriétaires. » Azedine Haffar a affiché sa fermeté : « Pas d'échappatoire, la loi doit s'appliquer, un équilibrage est indispensable. » Sur la même ligne, Martine David s'est déclaré favorable à ce que « le préfet se substitue aux communes défaillantes. On est en mesure désormais de faire du logement social de qualité. » A cet égard, Isabelle Chanvillard a rappelé « ces 2000 familles à Saint-Priest qui attendent un logement. Tout le monde ne peut devenir propriétaire. » Véronique Moreira a considéré que « acheter un logement est une chose, régler ensuite les charges, c'est autre chose. » Pour Yves Petiot, « l'Etat doit créer un office du logement et il convient d'imposer les entreprises à hauteur de 50 % pour financer les besoins. » Bruno Gollnisch a brandi « la nécessité d'instaurer la préférence nationale. On donne la priorité aux étrangers polygames. Je n'ai pour ma part pas du tout l'intention d'imposer la mixité sociale. »
3 Immigration
Philippe Meunier a évoqué « l'application de critères plus rigoureux relatifs au regroupement familial. » Martine David a considéré : « Je suis contre l'immigration choisie qui aboutirait à piller la matière grise des pays d'émigration. » Bruno Gollnisch est également hostile à cette approche : « Je préfère qu'on forme des Français. Il faut arrêter le flux, mettre en place la préférence nationale. » Gérard Andrieux a réclamé « la fermeté en France et la générosité pour les pays africains dans le cadre d'un co-développement. » « Lequel est également appelé de ses voeux par Azedine Haffar pour qui « l'immigration zéro n'existe pas. » Yves Petiot a plaidé « pour la régulation de tous les sans papiers et le droit de vote des immigrés. » Selon Véronique Moreira, « il faut permettre aux pays africains, pillés par les entreprises européennes, de se développer. » Anne-Marie Dubost a souligné « la nécessité de lutter contre les filières de l'immigration clandestine. » Isabelle Chanvillard a lancé : « Pour stopper l'immigration, il faudrait stopper la misère. Je considère que les mesures coercitives prises sont non seulement révoltantes mais inefficaces. »
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