mercredi 29 novembre 2006

Violences faites aux femmes


Samedi denier était organisée la Journée de mobilisation contre les violences faites aux Femmes. De nombreuses manifestations étaient organisées partout en France et notamment à Lyon. A Saint-Priest c'est une exposition sur les résistances des femmes dans le monde qui a été installée. J'ai prononcé à cette occasion un discours sur l'Egalité entre les Hommes et les Femmes.
"Mesdames, Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs,
Je vous accueille avec plaisir ce soir dans ce magnifique écrin du château de Saint-priest pour une nouvelle étape d'une démarche originale dans sa conception et forte dans son contenu.
La ville de Saint-Priest a en effet signé en 2004 une convention avec l’association "Femmes ici et ailleurs" dans laquelle elle s’engage – entre autre - à exposer une fois par an des photos sur la base du projet "Résistances de femmes".
Le combat pour la dignité humaine, pour la reconnaissance et la promotion de l'égalité hommes-femmes est à Saint-Priest déjà ancien. C'est un engagement difficile, âpre et pourtant fondamental. C'est pourquoi, si nous arrivons cette année au terme de la convention trisannuelle d'origine, je souhaite que ce travail puisse se poursuivre, quelle qu'en soit la forme, dans les années à venir.
Notre conviction est que les droits des femmes sont avant tout les droits de l'Homme et ils mettent en évidence la portée universelle de ceux-ci. Aucune culture, aucune religion, ne peut s'affranchir – sous aucun prétexte – de ces impératifs fondamentaux.
Le respect de l'être humain et de son intégrité physique, la laïcité, le refus de toute forme de barbarie n'ont pas de frontière, ils n'ont pas de sexe, pas de couleurs de peau et encore moins de race.
Or, la liberté de circuler ou de s'exprimer, le droit au travail, pour nous si évidents, ne sont pas garantis aux femmes dans la majeure partie des pays du monde. N'hésitons pas à rappeler, aussi, que la laïcité, affirmée en France au sein de la Constitution est un rempart, en même temps qu'un instrument de lutte, pour le respect de la personne humaine et singulièrement des femmes. Elle est porteuse des valeurs si précieuses et fondamentales de tolérance, de liberté, de justice et d'égalité.
La ville de Saint-Priest a souhaité accueillir et accompagner le projet "Résistance de femmes", dont cette exposition est une étape, car elle est solidaire de cette volonté de témoigner. Témoigner, c'est dire, exprimer, le courage et la ténacité des femmes qui, partout dans le monde, luttent pour faire avancer leurs droits. Elles sont trop nombreuses aujourd'hui encore à subir des violences, à connaître la prison, la torture, la mort, parce qu’elles sont femmes et à fortiori lorsqu'elles ont osé résister.
A travers la sensibilité et l'acuité de son regard, Pierre-Yves GINET nous en fait découvrir quelques unes et je tiens une nouvelle fois à souligner non seulement l'extraordinaire qualité de son travail, l'humanité et l'amour pour ses semblables qui émanent de chacune de ses prises de vue, mais aussi sa simplicité et sa disponibilité auprès des San-Priots. Ses photos sont également présentées au Musée de la Résistance et de la Déportation de Lyon ce qui suffit à attester de la reconnaissance – parfaitement méritée - dont il bénéficie aujourd'hui.
Son travail a été judicieusement prolongé par la présentation de l'exposition "Des femmes engagées pour le XXIème siècle", proposée par l'association Valmy.
Parmi ces dernières figure, entre des noms célèbres et évocateurs comme ceux de Ingrid BETANCOURT – citoyenne d'honneur de Saint-Priest – ou de Rigoberta MENCHU (prix Nobel de la Paix 1992), notre invitée de ce soir Radhia NASRAOUI. Je tiens à vous dire chère Madame, combien nous sommes fiers de votre présence, combien elle honore notre ville et par là même l'ensemble des San-Priots.
Avocate au Barreau de Tunis, militante des droits de l'Homme, vous illustrez une alliance exemplaire entre la force de vos convictions – défense des prisonniers politiques, lutte contre la torture, pour la liberté d'expression – et le courage physique et moral qu'il faut pour mener ce combat, courage qui est allé jusqu'à deux grèves de la faim et jusqu'à surmonter le harcèlement et les violences policières dont vous êtes la victime ainsi que votre famille.
Nous écouterons donc attentivement vos propos lors du débat qui va suivre, intitulé "Quelle liberté d'expression pour les femmes ?".
Je crois utile de préciser à cet instant que si la Tunisie servira de toile de fond à nos échanges, en raison des atteintes aux droits de l'Homme qui s'y perpétuent, il ne s'agit pas de focaliser sur cet Etat et encore moins de stigmatiser ses citoyens. Je rappelle d'ailleurs qu'à Saint-Priest nombre d'entre eux se retrouvent au sein d'une association très active avec laquelle la Municipalité entretient les meilleures relations d'échange et de coopération.
J'ajoute aussi que M. Raïs HAMZA, Consul général de Tunisie à Lyon a été convié ce soir, il m'a fait savoir qu'il ne pouvait se rendre disponible et je vous prie d'excuser son absence.
Enfin, j'attire votre attention sur la magnifique exposition "Tunisie, la rive verte", proposée par l'Institut du Monde Arabe, dans ces mêmes murs du château de Saint-Priest qui, loin des cartes postales met en valeur toute la richesse culturelle et historique de ce pays.
Simplement la Tunisie constitue – si j'ose dire – une porte d'entrée pour évoquer la résistance des femmes et leur engagement pour les valeurs humaines qui sont le socle inaltérable de toute démocratie.
Ces valeurs sont intemporelles et universelles. Notre engagement – et je crois que c'est aussi notre devoir républicain, notre devoir d'élu – est d'assurer la perpétuation de ce capital, de cette richesse. J'insiste donc particulièrement sur le magnifique travail réalisé au sein du lycée Condorcet, c'est-à-dire auprès des jeunes générations, par quelques enseignants auxquels je veux rendre particulièrement hommage. Il s'agit de Mesdames LEBOT et THEVENON et de MM. PETIT et BUCHON. Ils ont par exemple travaillé sur le sort des femmes en Inde ou l'histoire des suffragettes, preuve qu'il s'agissait bien ici d'évoquer la question dans toute son étendue.
Je souligne l'importance de ce travail car les discriminations et les violences à l'encontre des femmes s'enracinent souvent dans les "mœurs", les "habitudes", les "coutumes", les "mentalités", qui sont autant de termes vides pour justifier l'injustifiable. Les jeunes doivent aujourd'hui pouvoir vivre dépouiller de ses oripeaux. Mon vœu le plus cher, notre ambition à tous est que l'action menée à l'occasion de cette exposition y contribue.
Remerciements :
- Françoise CHAVAGNE, Adjointe au Maire, et Marguerite JEGER, Conseillère municipale déléguée aux droits des femmes sont partie prenante de ce projet dans le cadre de leur délégation, en lien avec l’équipe du château. - La commission "Patrimoine animation château" – animée notamment par Henri PACALON, Maryse GILARDINI, Gilbert BERANGER, Jacqueline MONSIMIER. - Notre invitée exceptionnelle Radhia NASRAOUI, - Pierre Yves GINET, - Mme TISON, Proviseur du lycée Condorcet, les enseignants précités : Mesdames LEBOT et THEVENON, MM. PETIT et BUCHON mais aussi leurs élèves (4 classes) qui ont produit un travail remarquable et difficile. Se concrétise par 4 kakémonos et 4 panneaux présentés durant toute l'exposition. - Mme Nathalie POIROT présidente de l’association "Femmes ici et ailleurs". - Miloud LEKOUARA qui a répondu de façon sympathique et spontanée à notre invitation et nous fait bénéficier encore une fois de sa parfaite maîtrise de l'art d'animer mais aussi de modérer un débat. - La Direction de l'animation : Françoise GOUTTENOIRE, Directrice Générale Adjointe, Jean-Louis SACKUR, Directeur du Centre Culturel Théo Argence et l'équipe du Château : Marie-Françoise ROSET, Bérengère DUMONT qui font un excellent travail, mais aussi Michel VALLEJO qui a, pour cette exposition, participé activement à la mise en espace. - Services intendance, logistique, communication."

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