mercredi 5 avril 2006

Encore plus nombreux pour le retrait du CPE


Mardi, je me suis, à nouveau jointe, à l'important cortège lyonnais qui a répété avec force son exigence de voir le Gouvernement retirer son projet de Contrat Première Embauche. L'après-midi même, à l'Assemblée nationale, les Députés Socialistes ont demandé des explications au Premier Ministre sur la situation politique inédite dans laquelle le pays se trouve. En effet, depuis la décision scandaleuse du Président de la République de promulguer la Loi sur l'Egalité des Chances unanimement contestée, la crise sociale et institutionnelle s'amplifie.
M. Jean-Marc Ayrault - Monsieur le Premier ministre, qui gouverne aujourd'hui en France ?
Depuis deux mois, nous avions un gouvernement autoritaire, qui a fait voter le CPE sans écouter ni les partenaires sociaux, ni le Parlement, ni les Français. Depuis vendredi, ce gouvernement n'existe plus. Le Président de la République l'a vitrifié. Il promulgue la loi, mais demande de ne pas l'appliquer, en attendant une nouvelle loi, qui corrige les effets de la loi promulguée. Comprenne qui pourra !
La situation devient surréaliste quand nous apprenons, samedi, que vous êtes dessaisi de la nouvelle loi, laquelle est confiée aux présidents des groupes UMP du Parlement. Je pourrais me réjouir que le Parlement retrouve ainsi ses droits, mais en réalité il n'est que le théâtre de la guerre byzantine de succession qui ravage l'exécutif ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste ; protestations sur les bancs du groupe UMP)
Cette construction nouvelle tourne à la farce quand le ministre président de l'UMP s'autodésigne premier ministre virtuel en négociant lui-même avec les dirigeants syndicaux pendant que vous vous rendez au cinéma ! Elle vire à la tartufferie quand le Président de la République et le ministre de l'intérieur se contredisent publiquement sur l'avenir du CPE.
Toute logique institutionnelle a disparu. Vous êtes à Matignon, mais vous ne gouvernez plus. Vous détenez l'apparence du pouvoir, mais vous ne l'exercez plus. C'est ce qu'on appelle une crise de régime, avec deux premiers ministres et un exécutif qui, en pleine tempête, abandonne ses pouvoirs à un parti politique : l'UMP. Voilà la réalité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains) Alors, Mesdames et Messieurs de l'UMP, c'est à vous que je pose la question ! Cette crise que vous avez provoquée n'a que trop duré ! Les millions de Français qui manifestent vous le disent : assez de ces simulacres qui humilient la République ! Retrouvez la raison, abrogez le CPE ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)
Je termine en posant une question à M. le Premier ministre. Aujourd'hui les Français vous interpellent. Qui gouverne en France ? Que faites-vous à votre banc ? Comment va-t-on sortir de ce bourbier, qui dégrade la France ?

Aucun commentaire: