mardi 30 mai 2006

Amnistie !


Aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale, la séance des Questions au Gouvernement a été marquée par "l'affaire de l'amnistie" dont a bénéficié l'ancien champion, et ami du Président Chirac, Guy Drut. C'est André Vallini, mon Collègue, Député de l'Isère, qui a interpellé le Ministre de la Justice au nom du Groupe Socialiste.
"M. André Vallini -
Ma question s’adresse au Garde des Sceaux, et elle est relative à l’amnistie accordée par le Président de la République à M. Guy Drut. En 2002, au nom du groupe socialiste, Bernard Roman avait dénoncé la loi d’amnistie, en critiquant les faveurs présidentielles qu’elle rendait possibles en toute discrétion… Monsieur le ministre, mesurez-vous l’atteinte que cette décision porte à la morale publique et les dégâts qu’elle provoque dans l’opinion ? Je ne sais si, comme l’a déclaré ce matin le président Debré, cet épisode est plus grave que le CPE ou l’affaire Clearsteam, mais ce que nous savons, c’est qu’il est temps d’en finir avec ces prérogatives d’inspiration monarchique, car la République ne saurait s’accommoder du fait du prince ou du bon vouloir du roi. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) Et comment pourrait-on exiger l’impunité zéro dans les quartiers si l’on pratique l’impunité totale au sommet de l’État ? (Même mouvement)
Qu’ils soient de droite ou de gauche, les Français que nous rencontrons dans nos circonscriptions ne sont même plus révoltés, mais découragés. Et lorsqu’à la révolte populaire – qui peut être féconde – succède le découragement civique, c’est la démocratie elle-même qui est malade. Depuis bientôt six mois, la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau s’attache, en travaillant sans tenir compte des clivages partisans, à redonner aux Français un peu de confiance en leurs institutions. Et nous voulons leur redonner confiance en leur justice. Mais il ne peut s’agir que d’une justice égale pour tous. Je crains fort que, d’un trait de plume, le Président de la République ne vienne de réduire tout cela à néant. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)

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