samedi 13 mai 2006

Jumelage franco-allemand


Durant tout le week-end, Saint-Priest accueille une délégation venue de Mülheim-am-Main en Allemagne. Ces invités participent aux cérémonies de renouvellement du jumelage entre les deux villes. En tant que Députée, Maire de Saint-Priest, j'ai présidé cet événement et prononcé un discours solennel à cette occasion.
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Il y a donc 40 ans, presque jour pour jour, le 20 mai 1966, les Maires respectifs de Mühlheim-am-Main et Saint-Priest, Werner GRASMÜCK et Charles OTTINA, signaient l'acte de jumelage entre nos deux communes.
C'est cet engagement initial que nous allons renouveler dans quelques instants. Mais avant de procéder avec M. MÜLLER à la signature officielle, il me paraît important de resituer ce geste dans le contexte de l'époque afin que chacun – je pense notamment aux plus jeunes – en perçoive bien l'importance et la portée.
1966 ne se situe qu'à un peu plus de vingt ans de la fin du second conflit mondial qui a si brutalement déchiré nos deux pays. Les plaies alors ouvertes sont encore douloureuses et le traumatisme profond au sein des deux peuples.
Dès la fin des années 50, le chancelier ADENAUER et le Général DE GAULLE, en véritables visionnaires ont,il est vrai,de nouveau posé les bases d'une réconciliation qui prendra corps dans le Traité de l'Elysée signé en janvier 1963.
Dans le même temps, ce tournant des années 60 est au niveau mondial une époque extrêmement tendue et bouleversée, où chaque jour la paix est menacée. Guerre froide – avec notamment la construction du mur de Berlin de si pénible mémoire pour nos amis allemands – décolonisations, tensions internationales, rendent plus impérieux – plus difficile aussi – le devoir de réconciliation.
Mais les années 60 verront également les premiers pas de l'édification de l'Union Européenne dont nos deux pays demeurent aujourd'hui encore des piliers.
A leur niveau, Werner GRASMÜCK et Charles OTTINA s'inscriront dans cette double perspective : consolidation de la paix, construction européenne. Dès l'origine, les deux sont indissociables. C'est en 2006 encore, tout le sens qu'il faut donner au geste que nous allons reproduire.
Il signifie que l'Europe est toujours un projet, un espoir de paix, un espace d'échange, de coopération entre les Etats et entre les peuples, auquel des communes telles que les nôtres donnent chaque jour sa dimension concrète.
L'acte initial était donc posé le 20 mai 1966 entre Charles OTTINA et Werner GRASMÜCK, encore convenait-il de lui donner vie et de l'inscrire dans la durée.
A leur côté ils purent d'abord compter sur l'implication de Louis RAVERAT mais aussi de Karl STIER et, déjà, de Irmgard SONDERGELD, présente lors de la signature il y a 40 ans.
Werner GRASMÜCK s'y employa quant à lui jusqu'en 1995. Il faut dire qu'il avait trouvé face à lui un homologue tout aussi convaincu et volontaire en la personne de Bruno POLGA. Durant plus de 20 ans, à travers ses mandats successifs, Bruno – nombreux peuvent en témoigner ici – s'est montré un défenseur passionné du jumelage, de la même façon qu'il a toujours été sincèrement attaché à l'amitié franco-allemande et à la construction européenne.
Durant des décennies, le jumelage va alors prendre de l'ampleur sous l'impulsion de M. SCHELSKE, de Karl Heintz STIER puis sous votre conduite, M. MÜLLER, avec aussi des adjoints motivés Maryse GILARDINI, Robert BOSSY, Charles-Henri BOUCHE, Jacqueline MONSIMIER et Fritz ORTOLF. Il touchera toujours plus d'associations, les établissements scolaires, le sport, la culture, le tout ponctué d'anniversaires et de rencontres marqués par l'estime réciproque, l'amitié et la fraternité.
Il est vrai que – gage de pérennité – l'accent a d'emblée été mis sur la jeunesse puisque les premiers échanges, dès décembre 1966, ont concerné des classes de neige dans les Alpes.
Autre atout, ils se sont très vite étendus au monde associatif et notamment sportif, signe que – si j'ose dire – "le ciment avait pris" dans la population-même, qu'il était donc une réalité pour les citoyens les plus actifs et entreprenants, au-delà de l'impulsion institutionnelle initiale.
Enfin, autour de Jacqueline MONSIMIER, Françoise CHAVAGNE et Marguerite JEGER et de leurs homologues allemands, le jumelage a fait preuve ces dernières années encore, de sa capacité à se renouveler et à s'ouvrir sur de nouvelles thématiques. Je pense par exemple aux rencontres initiées avec le conseil des étrangers de Mühlheim, aux rencontres entre femmes allemandes et françaises.
En terme d'ouverture, il faut aussi évoquer les échanges tri-nationaux développés au lycée Condorcet, mais aussi l'action conjointe engagée au Burkina FASO. Nous y attachons beaucoup d'importance, aussi avons-nous tenu à ce que Thorsten EHMANN et Gérard HEINZ vous la présentent plus en détail, lors de cette cérémonie, dès après la signature des actes.
A noter d'ailleurs, que le monde associatif n'est ici pas en reste non plus, puisqu'on a vu se nouer des liens à l'initiative du Groupe d'Intervention des Sapeurs Pompiers Européens basé à Saint-Priest.
Toutes ces questions sont incontestablement la preuve de la modernité de la notion de jumelage. Or, cette modernité – justement – est pour moi un formidable motif d'espoir et de confiance dans l'avenir de notre amitié. Elle ne fait que redoubler ma détermination et – je le sais – celle de l'équipe municipale qui m'entoure, à poursuivre et à intensifier notre coopération.
A ce titre, il me semble important de témoigner tout particulièrement de notre gratitude collective à celle qui avec une détermination et une motivation inébranlables, anime et impulse, tout au long de l'année ce jumelage, à savoir Jacqueline MONSIMIER.
Efficace et dynamique, elle a réglé et conçu jusque dans le détail la programmation de cet anniversaire avec une énergie admirable.
Je sais qu'elle a bénéficié en cela de l'appui de ses collègues et de nombreux services municipaux. Chacun ayant eu à cœur de montrer par la réussite de l'événement, notre attachement au jumelage.
Il serait risqué d'entreprendre de les citer tous mais ils doivent savoir combien nous leur sommes reconnaissants.
Ce témoignage de gratitude s'adresse bien sûr en tout premier lieu à Jean-Marc RECORBET, Danièle SIMON et Laurie GAUTHEREY qui ont assisté Jacqueline avec beaucoup d'entrain et de disponibilité.
Je souhaite également saluer et remercier Carole DESMOND, Jean-Claude POIRIER, Alexis CIESLA, Arlette DELUCHE, l'orchestre "les soufflants" de la Maison de la musique municipale, les élèves des collèges qui viennent de vous accueillir par une œuvre composée spécialement pour l'occasion.
Je remercie enfin Thorsten EHMANN, Gérard HEINZ, Patrick ARNAUD et les membres de l'association burkinabée "Soleil d'Afrique" qui vont clore autour d'un film et d'une prestation musicale de très grande qualité la présente cérémonie.
Laissez moi pour conclure, Monsieur le Maire de Mühlheim, cher Bernd MÜLLER, Monsieur le Président du Parlement, Klaus WEYER, avant de vous laisser la parole, vous redire d'une part notre fierté et notre joie de vous accueillir pour ce 40ème anniversaire, mais aussi, l'attachement profond et indéfectible de l'ensemble des San-Priots aux liens qui unissent nos deux communes ainsi que notre volonté inébranlable de les conforter pour l'avenir.
Merci de votre présence.
Vive l'amitié entre Mühlheim-am-Main et Saint-Priest et vive notre jumelage !

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